Résumé 04O27
Travail de nuit,travail posté : facteur de risque du cancer du sein ?
Night work, shift work: Breast cancer risk factor?
JC Benabu (1), F Stoll (1), M Gonzalez (2), C Mathelin (1)
(1) Pôle de gynécologie-obstétrique, unité de sénologie, hôpital de Hautepierre, CHRU de Strasbourg, avenue Molière, 67200 Strasbourg cedex, France
(2) Service de pathologie professionnelle et médecine du travail, CHRU de Strasbourg, 67092 Strasbourg cedex, France
Risque de cancer du sein
Travail de nuit
Travail posté
Mélatonine
Breast cancer risk
Night work
Shift work
Melatonin
Oncologie Epidémiologie
Contexte :
La prévalence du travail de nuit/posté , a augmenté ces dernières décennies en Europe et dans de nombreux autres pays.

Objectif :
L’objectif de cette revue était de déterminer le lien entre le travail de nuit/posté et le cancer du sein.

Méthodes :
Les articles analysés ont été extraits de la base de données PUBMED de 1996 à 2015. Les mots clés utilisés ont été : « breast cancer risk », « night work » et « shift work ». Au total, 25 articles ont été retenus.

Résultats :
Les travailleurs de nuit/postés sont plus à risque de développer un cancer du sein. Le risque relatif est faible, variant selon les méta-analyses entre 1,09 (IC95 % : 1,02–1,20) et 1,48 (IC95 % : 1,36– 1,61) [1-4]. Cependant, cette augmentation de risque n’est pas retrouvée par certaines études de cohorte et cas- témoins.

Discussion :
La perturbation du rythme circadien, responsable d’une dysrégulation de la synthèse de la mélatonine serait un des mécanismes impliqués dans l’augmentation de ce risque. Le statut hormonal des femmes travaillant de nuit/postées, leur origine géographique, leur mode de vie, ainsi que la carence en vitamine D apparaissent comme d’autres mécanismes potentiellement responsables de l’augmentation du risque de cancer dans cette population professionnelle. Il semble par ailleurs y avoir une relation de type dose–effet avec une majoration du risque avec le nombre d’années de travail nocturne/posté.

Conclusion :
Le travail de nuit/posté est associé à une augmentation modérée du risque de cancer du sein, surtout chez les femmes ayant travaillé plus de 20 ans. Des recommandations concernant le suivi mammaire pour cette population professionnelle pourraient être diffusées. Le bénéfice de la supplémentation en mélatonine reste à évaluer.

Bibliographie :
[1] Menegaux F, Truong T, Anger A, Cordina-Duverger E, Lamkarkach F, Arveux P et al. Night work and breast cancer: a population-based case-control study inFrance (the CECILE study). Int J Cancer 2013;132(4):924–31.
[2] Schernhammer ES, Laden F, Speizer FE, Willett WC, Hunter DJ, Kawachi I, et al. Rotating night shifts and risk of breast cancer in women participating in the nurses’ health study. J Natl Cancer Inst 2001;93(20):1563–8.
[3] He C, Anand ST, Ebell MH, Vena JE, Robb SW. Circadian disrupting exposures and breast cancer risk: a meta-analysis. Int Arch Occup Environ Health 2014;88(5):533–47.
[4] Kamdar BB, Tergas AI, Mateen FJ, Bhayani NH, Oh J. Night-shift work and risk of breast cancer: a systematic review and meta-analysis. Breast Cancer Res Treat 2013;138(1):291–301.
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