Résumé 236QM
Qu’est-ce que le haut risque génétique ? Est-il surévalué ?
What is a high genetic risk? Is it overestimated?
Faivre L (1, 2, 6), Baurand A (1,2), Jacquot C(1), Bertolone G (1), Skrzypski J (2), Loustalot C (3) , Guy F (4), Delignette A (5), Coutant C (3-6)
(1) Centre de Référence Maladies Rares "Anomalies du Développement et Syndromes Malformatifs" Hôpital d'Enfants, 14 rue Gaffarel, BP77908, 21079 Dijon cedex
(2) Unité d'oncogénétique, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(3) Département de Chirurgie, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(4) Département de radiologie, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(5) Imagerie Médiclae Tour Elithis Dijon, 1C Bd de Champagne, 21000 Dijon
(6) Université de Bourgogne Franche Comté, 21000 Dijon
(1) Centre de Référence Maladies Rares "Anomalies du Développement et Syndromes Malformatifs" Hôpital d'Enfants, 14 rue Gaffarel, BP77908, 21079 Dijon cedex
(2) Unité d'oncogénétique, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(3) Département de Chirurgie, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(4) Département de radiologie, Centre Georges-François Leclerc, 1 rue Professeur Marion, BP 77980 - 21079 Dijon cedex
(5) Imagerie Médiclae Tour Elithis Dijon, 1C Bd de Champagne, 21000 Dijon
(6) Université de Bourgogne Franche Comté, 21000 Dijon
Haut risque génétique, Boadicea, IRM mammaire
High genetic risk, Boadicea, Breast MRI
Le cahier des charges du programme national de dépistage organisé du cancer du sein en France, dans l’arrêté du 29 septembre 2006 relatif aux programmes de dépistage des cancers, exclut certaines populations de femmes, en particulier celles présentant des « facteurs de risque importants », dont les femmes porteuses d’une mutation constitutionnelle délétère prédisposant au cancer du sein ou à forte probabilité d’en être porteuses. Différentes terminologies sont employées en France pour identifier les femmes à haut risque de cancer du sein (femmes « présentant des facteurs de risque importants », « risques aggravés », « susceptibilités particulières », «à risque élevé » et «risque très élevé ». Dans le cadre des présents travaux, la Haute Autorité de Santé (HAS) a retenu le terme de haut risque qui englobe les notions de risque élevé et risque très élevé [1].
À la demande de l’INCa et dans le cadre du Plan Cancer 2009-2013, la HAS a souhaité élaborer des recommandations sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes à haut risque. Les mutations génétiques (BRCA 1/2, PALB2, PTEN, Tp53, etc.) ont été exclues de l’évaluation dans la mesure où l’INCa procède à une actualisation de sa recommandation sur le dépistage des femmes porteuses de mutations [1].
Les patients présentant un risque de prédisposition génétique sont adressés à une consultation d’oncogénétique de proximité (réseau de consultations décentralisées), où des tests génétiques leur seront proposés, actuellement le plus souvent par panels de gènes. En l’absence de prédisposition génétique, une surveillance plus soutenue que la population générale doit cependant être retenue. Cette surveillance est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique gynécologique en fonction de l’arbre généalogique, de l’âge de la patiente, et du risque résiduel pour cette personne de présenter un cancer du sein ou de l’ovaire malgré des analyses génétiques négatives.
Ce risque peut être évalué grâce à différentes méthodes et notamment différents modèles de calcul de risque : Gail, Claus, BRCAPRO, BODICEA, IBIS, … Même s’il n’y a pas à ce jour de logiciel standard recommandé, le score BOADICEA est largement utilisé et permet d’évaluer un risque de cancer du sein et de l’ovaire en fonction de l’âge [2]. Il est d’accès gratuit en ligne [3], mais nécessite la construction d’un arbre généalogique, impliquant une quinzaine de minutes par patient avec un utilisateur entrainé. En cas de risque résiduel de cancer du sein supérieur à 20 % à 80 ans et/ou de risque résiduel de cancer de l’ovaire supérieur à 3 % à 80 ans évalué par le logiciel BODICEA [4], la personne sera placée dans le groupe à risque très élevé, justifiant un programme de surveillance particulier (surveillance mammaire annuelle comprenant l’IRM mammaire, discussion de chirurgie prophylactique mammaire en fonction de la demande de la patiente, discussion de chirurgie prophylactique ovarienne en cas de sur-risque ovarien et d’antécédent familial de cancer ovarien)[1]. Un calcul de risque similaire peut être envisagé pour les apparentés des cas index, que ces personnes aient ou non développé un cancer.
Il se pose aujourd’hui la question du sur-diagnostic de personnes à très haut risque génétique, indiquant une surveillance adaptée, et des capacités à pouvoir assumer les surveillances spécifiques proposées dans le cadre de ces RCP. A cet effet, une étude a été réalisée au sein de la consultation d’Oncogénétique de Bourgogne. En reprenant l’utilisation du calcul de risque BOADICEA entre 2013 et 2015, le nombre de consultations réalisées a été augmenté de 62%. Dans le même temps, le nombre de personnes placées dans la catégorie très haut risque reste relativement stable quand leur part relative s’effondre, représentant 11% de l’ensemble des consultations en 2013 et seulement 5% en 2015. En effet, cette forte augmentation des consultations est le fait d’un assouplissement des critères de diagnostic, qui nous ont conduits à rencontrer plus de familles. Mais il apparait que les familles à très haut risque génétique ont toujours été adressées aux consultations de génétique. Ainsi, nous ne pouvons pas conclure à une surévaluation du très haut risque génétique. Les patients ainsi ciblées relèvent de conseils de surveillance spécifiques qui semblent pouvoir être pris en charge par la filière de soins.
A noter que le développement des techniques de séquençage de nouvelle génération permettent d’identifier de nouveaux gènes de prédisposition génétique, imposant de bien identifier et réévaluer régulièrement les patients classés à très haut risque, pour optimiser leur prise en charge et celle de leurs apparentés.
Bibliographie et URLs
[1] http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-05/depistage_du_cancer_du_sein_chez_les_femmes_a_haut_risque_synthese_vf.pdf
[2] Lee AJ, Cunningham AP, Kuchenbaecker KB, Mavaddat N, Easton DF, Antoniou AC; Consortium of Investigators of Modifiers of BRCA1/2; Breast Cancer Association Consortium. BOADICEA breast cancer risk prediction model: updates to cancer incidences, tumour pathology and web interface. Br J Cancer. 2014 Jan 21;110(2):535-45
[3] http://ccge.medschl.cam.ac.uk/boadicea/
[4] Evans DG, Astley S, Stavrinos P, Harkness E, Donnelly LS, Dawe S, Jacob I, Harvie M, Cuzick J, Brentnall A, Wilson M, Harrison F, Payne K, Howell A. Improvement in risk prediction, early detection and prevention of breast cancer in the NHS Breast Screening Programme and family history clinics: a dual cohort study. Southampton (UK): NIHR Journals Library; 2016 Aug.
À la demande de l’INCa et dans le cadre du Plan Cancer 2009-2013, la HAS a souhaité élaborer des recommandations sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes à haut risque. Les mutations génétiques (BRCA 1/2, PALB2, PTEN, Tp53, etc.) ont été exclues de l’évaluation dans la mesure où l’INCa procède à une actualisation de sa recommandation sur le dépistage des femmes porteuses de mutations [1].
Les patients présentant un risque de prédisposition génétique sont adressés à une consultation d’oncogénétique de proximité (réseau de consultations décentralisées), où des tests génétiques leur seront proposés, actuellement le plus souvent par panels de gènes. En l’absence de prédisposition génétique, une surveillance plus soutenue que la population générale doit cependant être retenue. Cette surveillance est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique gynécologique en fonction de l’arbre généalogique, de l’âge de la patiente, et du risque résiduel pour cette personne de présenter un cancer du sein ou de l’ovaire malgré des analyses génétiques négatives.
Ce risque peut être évalué grâce à différentes méthodes et notamment différents modèles de calcul de risque : Gail, Claus, BRCAPRO, BODICEA, IBIS, … Même s’il n’y a pas à ce jour de logiciel standard recommandé, le score BOADICEA est largement utilisé et permet d’évaluer un risque de cancer du sein et de l’ovaire en fonction de l’âge [2]. Il est d’accès gratuit en ligne [3], mais nécessite la construction d’un arbre généalogique, impliquant une quinzaine de minutes par patient avec un utilisateur entrainé. En cas de risque résiduel de cancer du sein supérieur à 20 % à 80 ans et/ou de risque résiduel de cancer de l’ovaire supérieur à 3 % à 80 ans évalué par le logiciel BODICEA [4], la personne sera placée dans le groupe à risque très élevé, justifiant un programme de surveillance particulier (surveillance mammaire annuelle comprenant l’IRM mammaire, discussion de chirurgie prophylactique mammaire en fonction de la demande de la patiente, discussion de chirurgie prophylactique ovarienne en cas de sur-risque ovarien et d’antécédent familial de cancer ovarien)[1]. Un calcul de risque similaire peut être envisagé pour les apparentés des cas index, que ces personnes aient ou non développé un cancer.
Il se pose aujourd’hui la question du sur-diagnostic de personnes à très haut risque génétique, indiquant une surveillance adaptée, et des capacités à pouvoir assumer les surveillances spécifiques proposées dans le cadre de ces RCP. A cet effet, une étude a été réalisée au sein de la consultation d’Oncogénétique de Bourgogne. En reprenant l’utilisation du calcul de risque BOADICEA entre 2013 et 2015, le nombre de consultations réalisées a été augmenté de 62%. Dans le même temps, le nombre de personnes placées dans la catégorie très haut risque reste relativement stable quand leur part relative s’effondre, représentant 11% de l’ensemble des consultations en 2013 et seulement 5% en 2015. En effet, cette forte augmentation des consultations est le fait d’un assouplissement des critères de diagnostic, qui nous ont conduits à rencontrer plus de familles. Mais il apparait que les familles à très haut risque génétique ont toujours été adressées aux consultations de génétique. Ainsi, nous ne pouvons pas conclure à une surévaluation du très haut risque génétique. Les patients ainsi ciblées relèvent de conseils de surveillance spécifiques qui semblent pouvoir être pris en charge par la filière de soins.
A noter que le développement des techniques de séquençage de nouvelle génération permettent d’identifier de nouveaux gènes de prédisposition génétique, imposant de bien identifier et réévaluer régulièrement les patients classés à très haut risque, pour optimiser leur prise en charge et celle de leurs apparentés.
Bibliographie et URLs
[1] http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-05/depistage_du_cancer_du_sein_chez_les_femmes_a_haut_risque_synthese_vf.pdf
[2] Lee AJ, Cunningham AP, Kuchenbaecker KB, Mavaddat N, Easton DF, Antoniou AC; Consortium of Investigators of Modifiers of BRCA1/2; Breast Cancer Association Consortium. BOADICEA breast cancer risk prediction model: updates to cancer incidences, tumour pathology and web interface. Br J Cancer. 2014 Jan 21;110(2):535-45
[3] http://ccge.medschl.cam.ac.uk/boadicea/
[4] Evans DG, Astley S, Stavrinos P, Harkness E, Donnelly LS, Dawe S, Jacob I, Harvie M, Cuzick J, Brentnall A, Wilson M, Harrison F, Payne K, Howell A. Improvement in risk prediction, early detection and prevention of breast cancer in the NHS Breast Screening Programme and family history clinics: a dual cohort study. Southampton (UK): NIHR Journals Library; 2016 Aug.
Messages clefs/take home message
De plus en plus de patients sont adressés en consultation d’oncogénétique afin de rechercher une prédisposition génétique aux cancers. Cependant, le nombre de personnes placées dans la catégorie très haut risque reste relativement stable, et relèvent de conseils de surveillance spécifiques qui sembl
Take home message en anglais
More and more patients are being referred for oncogenetic consultations in order to screen for genetic predispositions to cancers. However, the number of people in the very high risk category is relatively stable; such situations imply specific surveillance, which should be covered by the healthcare
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