Cancer du sein bilatéral : Expériences Du Centre Mohamed VI Pour Le Traitement Des Cancers CHU Ibn Rochd Casablanca

Bilateral breast cancer: Experience Of The Centre Mohammed VI for the Treatment of Cancers CHU Ibn Rochd Casablanca

A. Ibrahim Khalil (1), K. Bendahhou (2), R. Saile (3), H. Mestaghanmi (1), A. Benider (4)

1. Laboratoire de Physiopathologie et Génétique Moléculaire. Faculté des Sciences Ben M’Sik, Université Hassan II Casablanca, Av Avenue Driss El Harti B.P 7955, Sidi Othmane Casablanca Code Postal 20660 Casablanca-Maroc
2. Registre du Cancer de la Région du Grand Casablanca, Rue Sebta, code postal 20360 Casablanca– Maroc
3. Laboratoire de Biologie et Santé Unité de recherche Associée au CNRST -URAC 34. Faculté des Sciences Ben M’Sik, Université Hassan II Casablanca, Av Avenue Driss El Harti B.P 7955, Sidi Othmane Casablanca Code Postal 20660 Casablanca-Maroc
4. Centre Mohammed VI pour le traitement des cancers, CHU Ibn Rochd Casablanca, Rue Sebta, code postal 20360 Casablanca - Maroc

cancer du sein bilatéral, épidémiologie, clinique,histologie, thérapeutique

bilateral breast cancer, epidemiology, clinical, histology, therapeutic

Introduction
Le cancer du sein est une maladie qui se caractérise par une importante hétérogénéité clinique et morphologique. Les femmes souffrantes d’un cancer du sein unilatéral présentent un risque plus élevé de développer un nouveau cancer au niveau du sein controlatéral. Ce risque est estimé cinq à sept fois le risque de survenue d’un cancer primitif du sein dans la population générale.
Objectif : Etude des profils épidémio-cliniques, histologiques et thérapeutiques du cancer du sein bilatéral.
Patientes et méthodes
Il s’agit d’une étude transversale colligeant des données épidémiologiques, cliniques, histologiques, thérapeutiques des dossiers médicaux des patientes prises en charge pour un cancer du sein durant les années 2013-2014. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel R.

Résultats
Durant les deux années, 31/1277 patientes ont présenté un cancer du sein bilatéral, représentant ainsi 2,4% des cas du cancer du sein pris en charge au sein de notre centre, dont 90,3% était synchrone et 9,7% métachrone. L’âge moyen des patientes était de 47,8 ± 8,4 ans, 59,3% étaient mariée, 22,6% utilisaient des contraceptifs oraux et 25,8% étaient ménopausées au moment du diagnostic. Une histoire familiale de cancer du sein a été notée dans 22,6% des cas. Le degré de parenté était dans 85,7% du premier degré. Le type histologique le plus fréquent était le carcinome canalaire infiltrant (58,1% des cas), le stade 1 lors du diagnostic était fréquent dans 38,1% des cas et 19,4% étaient métastatiques. Le grade SBR II et III étaient fréquents dans 38,7% des cas. Les récepteurs hormonaux entaient positifs aux progestérones dans 38,7% et aux œstrogènes dans 41,9% des cas. Le récepteur HER2 était surexprimé dans 20,0% des cas, 16,1% étaient triples négatifs. L’index de prolifération était surexprimé dans 37,1% des cas. 29,0% des cas ont bénéficié d’une hormonothérapie et 3,2% des cas de thérapies ciblée.
En comparant les patientes ayant un cancer du sein bilatéral à celles ayant un cancer du sein unilatéral, on observe un âge moyen jeune chez les cas bilatéraux (47,87 ±8,40 ans) versus (50,27 ±11,39ans) avec (P=0,2), la différence n’était pas significative sur le type histologique, le grade histologiques, le stade lors du diagnostique et le profil moléculaire.

Conclusion
Notre étude a montré que le cancer du sein bilatéral représente une proportion faible, mais avec certaines particularités cliniques. Ces résultats rejoignent les données de la littérature qui souligne que le cancer du sein bilatéral possède des particularités et des caractéristiques différentes de celle du cancer du sein unilatéral. Les facteurs des risques sont mal définis et peu de données existent au Maroc, pour cela, une étude plus approfondie de cette pathologie s’impose.