Résumé 3W9JB
Le bilan d’extension dans le cancer du sein nouvellement diagnostiqué : Quels examens pour quelles patientes ?
Staging in newly diagnosed breast cancer: What investigations for which patients?
F Safini (1), N Naqos (1), Z Bouchbika (1), A Taleb (1), N Benchakroun (1), H Jouhadi (1), N Tawfiq (1), S Sahraoui (1), A Benider (1).
(1) Service de Radiothérapie-Oncologie, Centre hospitalier Ibn Rochd, Casablanca 1, quartier des hôpitaux 20360, Casablanca, Maroc
(1) Service de Radiothérapie-Oncologie, Centre hospitalier Ibn Rochd, Casablanca 1, quartier des hôpitaux 20360, Casablanca, Maroc
bilan d'extension, cancer sein, métastases
staging, breast cancer, metastasis
Oncologie
Imagerie (radiologie, médecine nucléaire...)
INTRODUCTION : Jusqu’à ce jour, se pose la question des patientes pour lesquelles un bilan d’extension à distance est indiqué lors du bilan initial d’un cancer du sein infiltrant en l’absence de symptôme évocateur d’une métastase. Le bilan d’extension du cancer du sein infiltrant repose essentiellement sur le trépied d’examens radiologiques conventionnels (radiographie du thorax, échographie abdominale et scintigraphie osseuse). D’autres modalités de première intention sont actuellement discutées : TDM thoraco-abdominale et scintigraphie osseuse ou TEP-TDM au 18 FDG.
L’OBJECTIF de notre travail est d’identifier les patientes asymptomatiques chez qui un bilan radiologique est justifié d’emblée afin de détecter des métastases à distance et d’orienter le bilan radiologique le plus adapté au profil de nos patientes.
MATÉRIELS ET MÉTHODES: Nous avons réalisé une étude rétrospective des dossiers de 465 patientes atteintes de cancer du sein nouvellement diagnostiqué ayant consulté au centre de traitement et de lutte contre le cancer du CHU Ibn Rochd de Casablanca, durant la période de Janvier 2013-Décembre2014. Le bilan d’extension de première intention était basé sur la radiographie du thorax, l’échographie abdominale et la scintigraphie osseuse. Nous avons définit le stade du cancer selon la classification TNM de l'Union internationale contre le cancer (UICC) et de l'American Joint Committee on Cancer (AJCC), 7ème édition.
RÉSULTATS: La moyenne d’âge de nos patientes était de 49 ans. Le délai moyen de consultation était de 9 mois. Les métastases à distance étaient détectées au moment du diagnostic chez 84 patientes (18%). Soixante et une des patientes métastatiques avaient des métastases osseuses soit 72%, alors que 45,3% avaient des métastases pulmonaires et 41,7% avaient des métastases hépatiques. Les patientes ayant des métastases au niveau de plus de deux sites représentaient 12% des patientes ayant des métastases. La fréquence des métastases augmentait avec le stade de la maladie. En effet, nous n’avons pas détecté de métastases chez les patientes de stade I clinique, 14,5% des patientes de stade II clinique de la maladie avait des métastases contre 19,3% des patientes avec une maladie de stade IIIA clinique, 53% de stade IIIB clinique et 13,2% de stade IIIC clinique. La radiographie thoracique n’a objectivé que 15,3% des métastases pulmonaires, tandis que la majorité des métastases pulmonaires étaient révélées par la TDM thoraco-abdominale demandée en 2ème intention après une échographie hépatique anormale. L’échographie abdominale était aussi performante dans la détection des métastases hépatiques que la TDM abdominale demandée en deuxième intention.
DISCUSSION
Dans notre série rétrospective, le bilan d’extension a permis au final la découverte de 84 (18%) patients métastatiques, taux nettement supérieur à celui retrouvé dans la série de Brennan et Houssami [1]. Ce taux élevé de métastases pourrait être expliqué par la fréquence des stades localement avancés dans notre population. Les différents guidelines actuels se basent pour recommander un bilan d’extension à la recherche de métastases asymptomatiques à distance sur la stadification TNM (taille de la tumeur et statut ganglionnaire) [2]. Même si ces guidelines ne tiennent pas encore compte des profils phénotypiques des tumeurs, ni des facteurs pronostiques moléculaires, pour recommander un bilan d’extension, certains résultats préconisent de prendre en compte certains facteurs histopronostiques comme le grade [3]. L’imagerie conventionnelle a une sensibilité médiane de 78% et une spécificité de 91,4%. Mais le couple scanner TAP et scintigraphie osseuse doit être considéré à l’heure actuelle comme le bilan d’extension standard [1,3].
CONCLUSION : Les résultats descriptifs de notre étude appuient les recommandations internationales de ne réaliser un bilan d’extension qu’à partir du stade IIIA. Pour les stades précoces, l’impact du bilan d’extension est faible avec un faible risque de découverte de métastases. Quand un bilan d’extension est indiqué, une TDM thoracique s’avère plus performante qu’une simple radiographie thoracique.
REFERENCES
1. Brennan ME, Houssami N. Evaluation of the evidence on staging imaging for detection of asymptomatic distant metastases in newly diagnosed breast cancer. Breast 2012;21:112–23.
2. A. Turpin, A. Mailliez, P. Vennin, J. Bonneterre. Bilan d’extension des cancers du sein: résultats et conséquences cliniques. Gynecol Obstet Fertil. 2014 May;42(5):325-30
3. Carlson RW, Allred DC, Anderson BO, Burstein HJ, Carter WB, Edge SB, et al. Invasive breast cancer: NCCN clinical practice guidelines in oncology. Journal of the National Comprehensive Cancer Network 2011;9(2):136-222.
L’OBJECTIF de notre travail est d’identifier les patientes asymptomatiques chez qui un bilan radiologique est justifié d’emblée afin de détecter des métastases à distance et d’orienter le bilan radiologique le plus adapté au profil de nos patientes.
MATÉRIELS ET MÉTHODES: Nous avons réalisé une étude rétrospective des dossiers de 465 patientes atteintes de cancer du sein nouvellement diagnostiqué ayant consulté au centre de traitement et de lutte contre le cancer du CHU Ibn Rochd de Casablanca, durant la période de Janvier 2013-Décembre2014. Le bilan d’extension de première intention était basé sur la radiographie du thorax, l’échographie abdominale et la scintigraphie osseuse. Nous avons définit le stade du cancer selon la classification TNM de l'Union internationale contre le cancer (UICC) et de l'American Joint Committee on Cancer (AJCC), 7ème édition.
RÉSULTATS: La moyenne d’âge de nos patientes était de 49 ans. Le délai moyen de consultation était de 9 mois. Les métastases à distance étaient détectées au moment du diagnostic chez 84 patientes (18%). Soixante et une des patientes métastatiques avaient des métastases osseuses soit 72%, alors que 45,3% avaient des métastases pulmonaires et 41,7% avaient des métastases hépatiques. Les patientes ayant des métastases au niveau de plus de deux sites représentaient 12% des patientes ayant des métastases. La fréquence des métastases augmentait avec le stade de la maladie. En effet, nous n’avons pas détecté de métastases chez les patientes de stade I clinique, 14,5% des patientes de stade II clinique de la maladie avait des métastases contre 19,3% des patientes avec une maladie de stade IIIA clinique, 53% de stade IIIB clinique et 13,2% de stade IIIC clinique. La radiographie thoracique n’a objectivé que 15,3% des métastases pulmonaires, tandis que la majorité des métastases pulmonaires étaient révélées par la TDM thoraco-abdominale demandée en 2ème intention après une échographie hépatique anormale. L’échographie abdominale était aussi performante dans la détection des métastases hépatiques que la TDM abdominale demandée en deuxième intention.
DISCUSSION
Dans notre série rétrospective, le bilan d’extension a permis au final la découverte de 84 (18%) patients métastatiques, taux nettement supérieur à celui retrouvé dans la série de Brennan et Houssami [1]. Ce taux élevé de métastases pourrait être expliqué par la fréquence des stades localement avancés dans notre population. Les différents guidelines actuels se basent pour recommander un bilan d’extension à la recherche de métastases asymptomatiques à distance sur la stadification TNM (taille de la tumeur et statut ganglionnaire) [2]. Même si ces guidelines ne tiennent pas encore compte des profils phénotypiques des tumeurs, ni des facteurs pronostiques moléculaires, pour recommander un bilan d’extension, certains résultats préconisent de prendre en compte certains facteurs histopronostiques comme le grade [3]. L’imagerie conventionnelle a une sensibilité médiane de 78% et une spécificité de 91,4%. Mais le couple scanner TAP et scintigraphie osseuse doit être considéré à l’heure actuelle comme le bilan d’extension standard [1,3].
CONCLUSION : Les résultats descriptifs de notre étude appuient les recommandations internationales de ne réaliser un bilan d’extension qu’à partir du stade IIIA. Pour les stades précoces, l’impact du bilan d’extension est faible avec un faible risque de découverte de métastases. Quand un bilan d’extension est indiqué, une TDM thoracique s’avère plus performante qu’une simple radiographie thoracique.
REFERENCES
1. Brennan ME, Houssami N. Evaluation of the evidence on staging imaging for detection of asymptomatic distant metastases in newly diagnosed breast cancer. Breast 2012;21:112–23.
2. A. Turpin, A. Mailliez, P. Vennin, J. Bonneterre. Bilan d’extension des cancers du sein: résultats et conséquences cliniques. Gynecol Obstet Fertil. 2014 May;42(5):325-30
3. Carlson RW, Allred DC, Anderson BO, Burstein HJ, Carter WB, Edge SB, et al. Invasive breast cancer: NCCN clinical practice guidelines in oncology. Journal of the National Comprehensive Cancer Network 2011;9(2):136-222.
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