Résumé 5160F
Le myofibroblastome mammaire. A propos d'un cas.
Breast myofibroblastoma. One case report.
B Loridon (1), E Russ (1), H Kafe (1), C Riopel (1), J Duclos (1), B Teig (1), A Mensah (1), D Beaucent (2)
1 : Centre de Pathologie Passy, 19 Rue de Passy, 75016 Paris
2 : Centre André Willemin, 21 rue Barbet de Jouy, 75007 Paris
1 : Centre de Pathologie Passy, 19 Rue de Passy, 75016 Paris
2 : Centre André Willemin, 21 rue Barbet de Jouy, 75007 Paris
sein, myofibroblastome, pathologie, immunohistochimie.
breast, myofibroblastoma, pathology, immunohistochemistry.
Anatomie et cytologie pathologiques
Anatomie et cytologie pathologiques
Le myofibroblastome mammaire est une tumeur mésenchymateuse bénigne rare, individualisée par Wargotz en 1987, représentant moins de 1 % des tumeurs mammaires.
Objectif :
Nous en rapportons un cas en exposant les aspects cliniques, radiologiques et surtout histologiques.
Matériel et méthodes :
Patiente de 70 ans, sans nodule palpable. Mammographie : suropacité 13 mm, à contours nets, union quadrants externes sein gauche. Echographie : formation échogène suivie d’un cône d’ombre franc. Anomalies, déjà présentes 4 ans auparavant, stables.
Microbiopsies et tumorectomie.
Résultats:
Biopsies : prédominance de cellules fusiformes régulières disposées en faisceaux associés à des trousseaux collagéniques épaissis. CD34, vimentine, desmine et RE +; RP, actine et cytokératines -. Il s’agit d’un aspect évoquant un myofibroblastome, ce qui en nécessite l’exérèse.
Tumorectomie : nodule bien limité 15 mm, confirmant le diagnostic.
Discussion:
Le myofibroblastome mammaire se rencontre classiquement chez la femme en post-ménopause, en accord avec notre observation. Il atteint aussi l’homme avec une incidence égale dans les deux sexes. Comme dans notre observation, nodule le plus souvent non palpable, découvert à l’imagerie. Une masse palpable à croissance lente est plus rare.
La mammographie montre une masse solide, homogène, bien circonscrite et l’échographie une masse hypoéchogène. On évoque un adénofibrome ou un hamartome (1).
La taille excède rarement 30 mm (15 mm dans notre observation).
Le diagnostic est histologique : faisceaux de cellules fusiformes séparés par d’épais trousseaux collagéniques; pas d’atypie ni de mitose. Présence d’adipocytes. Pas de structure épithéliale mammaire résiduelle. Plusieurs variants sont décrits : lipomateux, épithélioide, déciduoide, infiltrant, cellulaire, fibreux, myxoide (2). Leur coexistence dans une même tumeur peut rendre le diagnostic difficile sur un échantillon biopsique limité et inadéquat. L’immunohistochimie permet le diagnostic: marqueurs épithéliaux -, CD34++, desmine +, vimentine +, actine +/-.
Le diagnostic différentiel principal est le carcinome lobulaire infiltrant dans le variant épithélioide surtout si la lésion est RE + et RP + (10 % des cas) (3). La négativité des marqueurs épithéliaux redresse le diagnostic. Les autres variants seront distingués de la fasciite nodulaire, de la fibromatose, du léiomyome, du léiomyosarcome et du carcinoma métaplasique (4).
On décrit dans le myofibroblastome un réarrangement spécifique du chromosome 13 avec délétion région 13q14.
Pas de récidive locale. Dans notre observation, imagerie normale deux ans après la tumorectomie.
Conclusion :
Le large spectre morphologique du myofibroblastome doit être connu des pathologistes afin d’en faire le diagnostic qui, au final, ne pourra être porté que sur la tumorectomie.
1 Goh LW, Wong SL, Tan PH (2016) Four cases of echogenic breast lesions : a case series
and review. Singapore Med J 57 (6) : 339-343.
2 Magro G (2016) Mammary myofibroblastoma : an update with emphasis on the most diagnostically challenging variants. Histol Histopathol 31 (1) : 1-23.
3 Arafah MA, Ginter PS, D’Alfonso TM, Hoda SA (2015) Epithelioid mammary myofibroblatoma mimicking invasive lobular carcinoma. Int J Surg Pathol 23 (4) : 284-288.
4 Cheah AL, Billings SD, Rowe JJ (2016) Mesenchymal tumours of the breast and their mimics : a review with approach to diagnosis. Pathology (16) : 40189-3.
Objectif :
Nous en rapportons un cas en exposant les aspects cliniques, radiologiques et surtout histologiques.
Matériel et méthodes :
Patiente de 70 ans, sans nodule palpable. Mammographie : suropacité 13 mm, à contours nets, union quadrants externes sein gauche. Echographie : formation échogène suivie d’un cône d’ombre franc. Anomalies, déjà présentes 4 ans auparavant, stables.
Microbiopsies et tumorectomie.
Résultats:
Biopsies : prédominance de cellules fusiformes régulières disposées en faisceaux associés à des trousseaux collagéniques épaissis. CD34, vimentine, desmine et RE +; RP, actine et cytokératines -. Il s’agit d’un aspect évoquant un myofibroblastome, ce qui en nécessite l’exérèse.
Tumorectomie : nodule bien limité 15 mm, confirmant le diagnostic.
Discussion:
Le myofibroblastome mammaire se rencontre classiquement chez la femme en post-ménopause, en accord avec notre observation. Il atteint aussi l’homme avec une incidence égale dans les deux sexes. Comme dans notre observation, nodule le plus souvent non palpable, découvert à l’imagerie. Une masse palpable à croissance lente est plus rare.
La mammographie montre une masse solide, homogène, bien circonscrite et l’échographie une masse hypoéchogène. On évoque un adénofibrome ou un hamartome (1).
La taille excède rarement 30 mm (15 mm dans notre observation).
Le diagnostic est histologique : faisceaux de cellules fusiformes séparés par d’épais trousseaux collagéniques; pas d’atypie ni de mitose. Présence d’adipocytes. Pas de structure épithéliale mammaire résiduelle. Plusieurs variants sont décrits : lipomateux, épithélioide, déciduoide, infiltrant, cellulaire, fibreux, myxoide (2). Leur coexistence dans une même tumeur peut rendre le diagnostic difficile sur un échantillon biopsique limité et inadéquat. L’immunohistochimie permet le diagnostic: marqueurs épithéliaux -, CD34++, desmine +, vimentine +, actine +/-.
Le diagnostic différentiel principal est le carcinome lobulaire infiltrant dans le variant épithélioide surtout si la lésion est RE + et RP + (10 % des cas) (3). La négativité des marqueurs épithéliaux redresse le diagnostic. Les autres variants seront distingués de la fasciite nodulaire, de la fibromatose, du léiomyome, du léiomyosarcome et du carcinoma métaplasique (4).
On décrit dans le myofibroblastome un réarrangement spécifique du chromosome 13 avec délétion région 13q14.
Pas de récidive locale. Dans notre observation, imagerie normale deux ans après la tumorectomie.
Conclusion :
Le large spectre morphologique du myofibroblastome doit être connu des pathologistes afin d’en faire le diagnostic qui, au final, ne pourra être porté que sur la tumorectomie.
1 Goh LW, Wong SL, Tan PH (2016) Four cases of echogenic breast lesions : a case series
and review. Singapore Med J 57 (6) : 339-343.
2 Magro G (2016) Mammary myofibroblastoma : an update with emphasis on the most diagnostically challenging variants. Histol Histopathol 31 (1) : 1-23.
3 Arafah MA, Ginter PS, D’Alfonso TM, Hoda SA (2015) Epithelioid mammary myofibroblatoma mimicking invasive lobular carcinoma. Int J Surg Pathol 23 (4) : 284-288.
4 Cheah AL, Billings SD, Rowe JJ (2016) Mesenchymal tumours of the breast and their mimics : a review with approach to diagnosis. Pathology (16) : 40189-3.
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