Résumé 6DHLG
Cancer du sein et cryopréservation de tissu ovarien: revue de la littérature
Breast cancer and ovarian tissue cryopreservation: review of the literature
A Fleury (1), O Pirello (2), C M Maugard (3,4), C Linck(1), C Mathelin (1,5)
1. Unité de Sénologie, CHRU, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Hôpital Hautepierre, 1 avenue Molière, 67200 Strasbourg France.
2. CMCO - Centre Médico-Chirurgical et Obstétrical, 19 rue Louis Pasteur, 67303 Schiltigheim, France
3. Unité d’Oncogénétique Moléculaire, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg, France.
4. Unité d’Oncogénétique Clinique : Evaluation familiale et suivi, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg, France.
5. IGBMC, Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire, biologie du cancer, CNRS UMR 7104, INSERM U964, Université de Strasbourg, Illkirch, France.
1. Unité de Sénologie, CHRU, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Hôpital Hautepierre, 1 avenue Molière, 67200 Strasbourg France.
2. CMCO - Centre Médico-Chirurgical et Obstétrical, 19 rue Louis Pasteur, 67303 Schiltigheim, France
3. Unité d’Oncogénétique Moléculaire, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg, France.
4. Unité d’Oncogénétique Clinique : Evaluation familiale et suivi, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg, France.
5. IGBMC, Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire, biologie du cancer, CNRS UMR 7104, INSERM U964, Université de Strasbourg, Illkirch, France.
cancer du sein, cryopréservation de tissu ovarien, fertilité, récidive
breast cancer, ovarian tissue cryopreservation, fertility, recurrence
Gynécologie
Oncologie
Contexte :
La cryopréservation de tissu ovarien est une technique récente de préservation de la fertilité, utile avant la mise en route d’une thérapie ovariotoxique lors du traitement d’un cancer du sein.
L’objectif de notre revue de littérature était d’étudier les expériences de GTOC (greffe de tissu ovarien cryopréservé) chez les femmes atteintes d’un cancer du sein afin d’en dégager les indications, les contraintes et les résultats en termes carcinologique et obstétrical.
Matériels et méthodes :
La base de données Pubmed/Medline a été utilisée avec les mots-clés, « breast cancer » et « ovarian tissue cryopreservation », de janvier 2000 à mars 2017.
Résultats :
Sur 50 articles trouvés, 18 ont été inclus. Il s’agissait de 4 études prospectives, 9 rétrospectives, 4 cas cliniques et une revue de la littérature. Au total, 16 cas de réimplantations ovariennes chez des patientes atteintes de cancer mammaire ont été publiés, avec 14 grossesses, 11 naissances et 3 échecs. Deux cas de récidives mammaires ont été publiés après GTOC.
Discussion :
La GTOC ne peut pas être proposée à toutes les patientes traitées pour un cancer du sein avec une thérapie ovariotoxique. En effet, une perte de follicules étant constatée lors des processus de congélation et de décongélation, ainsi que lors de la revascularisation du greffon (1), avoir une bonne réserve ovarienne lors du prélèvement est un prérequis au succès d’une GTOC. Le recueil des données de la fonction ovarienne se doit d’être complet, avec des dosages hormonaux (FSH, LH, estradiol au 3ème jour du cycle, AMH) et une évaluation échographique avec un compte folliculaire antral afin de déterminer les réelles chances de succès de cette technique.
Sur le plan carcinologique, la GTOC soulève trois problèmes. En premier lieu, les patientes souhaitant débuter une grossesse sont amenées à interrompre de manière prématurée l’hormonothérapie, avec les risques de récidive associées (2). D’autre part, la grossesse est une période d’inflation hormonale pouvant stimuler la carcinogénèse. Il existe également un risque théorique de réintroduction de cellules tumorales potentiellement présentes dans l’échantillon ovarien greffé. Cependant, sur les 272 échantillons de greffons analysés, aucune cellule tumorale n’a été mise en évidence.
Concernant les cancers génétiques, la GTOC n’est pour le moment pas indiquée selon l’INCa chez les patientes porteuses d’une mutation constitutionnelle délétère de BRCA-1 ou BRCA-2 en raison du principe de précaution.
Conclusion :
La GTOC a permis l’obtention de grossesses chez des patientes traitées pour un cancer du sein, mais sans que l’on puisse écarter tout risque carcinologique. Le recul sur cette technique est court, avec une première réimplantation publiée en 2004 (3) et le nombre de cas est faible. Un recensement national et un recueil précis des données chez des patientes atteintes de cancer du sein ayant eu recours à la GTOC permettraient de mieux évaluer les indications de cette technique et son risque carcinologique.
(1) Donnez J, Dolmans MM, Pellicer A, et al. Restoration of Ovarian Activity and Pregnancy after Transplantation of Cryopreserved Ovarian Tissue: A Review of 60 Cases of Reimplantation. Fertil Steril. 2013;99(6):1503‑13
(2) Belfiglio M, Valentini M, Pellegrini F, et al. Twelve-Year Mortality Results of a Randomized Trial of 2 versus 5 Years of Adjuvant Tamoxifen for Postmenopausal Early-Stage Breast Carcinoma Patients (SITAM 01), Cancer. 2005;104(11):2334‑39
(3) Oktay K, Buyuk E, Veeck L, et al. Embryo Development after Heterotopic Transplantation of Cryopreserved Ovarian Tissue. Lancet. 2004;363(9412) 837-40.
La cryopréservation de tissu ovarien est une technique récente de préservation de la fertilité, utile avant la mise en route d’une thérapie ovariotoxique lors du traitement d’un cancer du sein.
L’objectif de notre revue de littérature était d’étudier les expériences de GTOC (greffe de tissu ovarien cryopréservé) chez les femmes atteintes d’un cancer du sein afin d’en dégager les indications, les contraintes et les résultats en termes carcinologique et obstétrical.
Matériels et méthodes :
La base de données Pubmed/Medline a été utilisée avec les mots-clés, « breast cancer » et « ovarian tissue cryopreservation », de janvier 2000 à mars 2017.
Résultats :
Sur 50 articles trouvés, 18 ont été inclus. Il s’agissait de 4 études prospectives, 9 rétrospectives, 4 cas cliniques et une revue de la littérature. Au total, 16 cas de réimplantations ovariennes chez des patientes atteintes de cancer mammaire ont été publiés, avec 14 grossesses, 11 naissances et 3 échecs. Deux cas de récidives mammaires ont été publiés après GTOC.
Discussion :
La GTOC ne peut pas être proposée à toutes les patientes traitées pour un cancer du sein avec une thérapie ovariotoxique. En effet, une perte de follicules étant constatée lors des processus de congélation et de décongélation, ainsi que lors de la revascularisation du greffon (1), avoir une bonne réserve ovarienne lors du prélèvement est un prérequis au succès d’une GTOC. Le recueil des données de la fonction ovarienne se doit d’être complet, avec des dosages hormonaux (FSH, LH, estradiol au 3ème jour du cycle, AMH) et une évaluation échographique avec un compte folliculaire antral afin de déterminer les réelles chances de succès de cette technique.
Sur le plan carcinologique, la GTOC soulève trois problèmes. En premier lieu, les patientes souhaitant débuter une grossesse sont amenées à interrompre de manière prématurée l’hormonothérapie, avec les risques de récidive associées (2). D’autre part, la grossesse est une période d’inflation hormonale pouvant stimuler la carcinogénèse. Il existe également un risque théorique de réintroduction de cellules tumorales potentiellement présentes dans l’échantillon ovarien greffé. Cependant, sur les 272 échantillons de greffons analysés, aucune cellule tumorale n’a été mise en évidence.
Concernant les cancers génétiques, la GTOC n’est pour le moment pas indiquée selon l’INCa chez les patientes porteuses d’une mutation constitutionnelle délétère de BRCA-1 ou BRCA-2 en raison du principe de précaution.
Conclusion :
La GTOC a permis l’obtention de grossesses chez des patientes traitées pour un cancer du sein, mais sans que l’on puisse écarter tout risque carcinologique. Le recul sur cette technique est court, avec une première réimplantation publiée en 2004 (3) et le nombre de cas est faible. Un recensement national et un recueil précis des données chez des patientes atteintes de cancer du sein ayant eu recours à la GTOC permettraient de mieux évaluer les indications de cette technique et son risque carcinologique.
(1) Donnez J, Dolmans MM, Pellicer A, et al. Restoration of Ovarian Activity and Pregnancy after Transplantation of Cryopreserved Ovarian Tissue: A Review of 60 Cases of Reimplantation. Fertil Steril. 2013;99(6):1503‑13
(2) Belfiglio M, Valentini M, Pellegrini F, et al. Twelve-Year Mortality Results of a Randomized Trial of 2 versus 5 Years of Adjuvant Tamoxifen for Postmenopausal Early-Stage Breast Carcinoma Patients (SITAM 01), Cancer. 2005;104(11):2334‑39
(3) Oktay K, Buyuk E, Veeck L, et al. Embryo Development after Heterotopic Transplantation of Cryopreserved Ovarian Tissue. Lancet. 2004;363(9412) 837-40.
Recherche
Saissisez le ou les termes de votre recherche
RCP
Films
Les Mercredis de la SFSPM