Résumé AUM19
Sauvetage des implants mammaires infectés : Stratégie de prise en charge
Salvaging the infected breast implant
JC Millochau (1), O Leroy (2), C Nos (1), KB Clough (1), I Sarfati (1)
(1) L'Institut du Sein Paris, Paris Breast Center, 9 avenue Mac Mahon, 75017, Paris, France
(2) Service de réanimation, CH Tourcoing, 155 rue du Président Coty , 59200 Tourcoing, France
(1) L'Institut du Sein Paris, Paris Breast Center, 9 avenue Mac Mahon, 75017, Paris, France
(2) Service de réanimation, CH Tourcoing, 155 rue du Président Coty , 59200 Tourcoing, France
Infection, prothèse mammaire, reconstruction mammaire, cancer du sein
Infection, breast implant, breast reconstruction, breast cancer.
Chirurgie
Autres
Contexte
Les prothèses mammaires sont largement utilisées en reconstruction après cancer du sein. Le taux d’infection rapporté dans la littérature est de 5 à 20% [1,2]. Le diagnostic d’infection conduit le plus souvent au retrait de l’implant ; source de réintervention à distance et de retard aux traitements adjuvants. L’impact physique et psychologique d’une dépose de prothèse peut être majeur. Une alternative au retrait est possible : le sauvetage médical ou médico-chirurgical.
Objectif
A l’Institut du Sein Paris nous appliquons, en cas de sepsis sur prothèse, un protocole systématique de tentative de sauvetage de la prothèse, sans retrait de l’implant.
Méthodes
Il s’agit d’une série rétrospective de 80 patientes ayant développé une infection postopératoire précoce d’implant mammaire, entre janvier 2005 et janvier 2018. Elles présentaient toutes des signes cliniques infectieux ET une bactériologie positive avec identification d’un germe. Le sauvetage d’un implant était défini par la possibilité de conserver un implant en place. Le traitement était considéré comme médical si seuls des antibiotiques oraux dirigés essentiellement contre les staphylocoques, avaient été administrés, et comme médico-chirurgical si le traitement antibiotique était associé à un traitement chirurgical qui consistait à nettoyer la loge et changer l’implant. L’échec a été défini par le retrait de l’implant.
Résultats
88,8% (n = 71) d’implants ont pu être sauvés : 73,8% (n = 59) grâce à un traitement médical et 15% (n = 12) grâce à un traitement médico-chirurgical. Dans 81% des cas le germe retrouvé était un Staphylocoque. Le pronostic des Staphylocoque à coagulase négative était très favorable avec un taux de succès de 98% (p<0,003).
Discussion
Le retrait d’implant est le traitement recommandé en cas d’infection. Une alternative conservatrice est possible. La littérature est pauvre sur le sujet et seules quelques publications ont rapporté leur taux de sauvetage avec divers protocoles ; qui varie entre 25% et 84%. [3,4]. Notre série est la plus importante série de sauvetage de prothèses de la littérature, avec un taux de conservation de 88,8%, le plus souvent grâce à une antibiothérapie orale seule. L’antibiothérapie probabiliste recommandée de première intention est la pristinamycine associée à la rifampicine, elle sera ensuite adaptée à l’antibiogramme.
Conclusion
Notre prise en charge, qui consiste à tenter systématiquement un sauvetage de l’implant est une alternative raisonnable au retrait avec un bénéfice physique et psychologique certain pour les patientes.
Bibliographie
[1] Washer LL, Gutowski K. Breast implant infections. Infect Dis Clin North Am. 2012 Mar;26(1):111-25. doi: 10.1016/j.idc.2011.09.003.
[2] Boustany AN, Elmaraghi S, Agochukwu N, Cloyd B, Dugan AJ, Rinker B. A breast prosthesis infection update: Two-year incidence, risk factors and management at single institution. Indian J Plast Surg. 2018 Jan-Apr;51(1):7-14. doi: 10.4103/ijps.IJPS_215_17.
[3] Reish R and al. Infection following implant-based reconstruction in 1952 consecutive breast reconstructions : salvage rates and predictors of success. PRSJournal 2013 DOI : 10.1097/PRS.0b013e31828bd377
[4] Viola G. Salvaging the infected breast tissue expander : a standardized multidiciplinary approch. PRS 2015. DOI :10.1097/GOX0000000000000676
Les prothèses mammaires sont largement utilisées en reconstruction après cancer du sein. Le taux d’infection rapporté dans la littérature est de 5 à 20% [1,2]. Le diagnostic d’infection conduit le plus souvent au retrait de l’implant ; source de réintervention à distance et de retard aux traitements adjuvants. L’impact physique et psychologique d’une dépose de prothèse peut être majeur. Une alternative au retrait est possible : le sauvetage médical ou médico-chirurgical.
Objectif
A l’Institut du Sein Paris nous appliquons, en cas de sepsis sur prothèse, un protocole systématique de tentative de sauvetage de la prothèse, sans retrait de l’implant.
Méthodes
Il s’agit d’une série rétrospective de 80 patientes ayant développé une infection postopératoire précoce d’implant mammaire, entre janvier 2005 et janvier 2018. Elles présentaient toutes des signes cliniques infectieux ET une bactériologie positive avec identification d’un germe. Le sauvetage d’un implant était défini par la possibilité de conserver un implant en place. Le traitement était considéré comme médical si seuls des antibiotiques oraux dirigés essentiellement contre les staphylocoques, avaient été administrés, et comme médico-chirurgical si le traitement antibiotique était associé à un traitement chirurgical qui consistait à nettoyer la loge et changer l’implant. L’échec a été défini par le retrait de l’implant.
Résultats
88,8% (n = 71) d’implants ont pu être sauvés : 73,8% (n = 59) grâce à un traitement médical et 15% (n = 12) grâce à un traitement médico-chirurgical. Dans 81% des cas le germe retrouvé était un Staphylocoque. Le pronostic des Staphylocoque à coagulase négative était très favorable avec un taux de succès de 98% (p<0,003).
Discussion
Le retrait d’implant est le traitement recommandé en cas d’infection. Une alternative conservatrice est possible. La littérature est pauvre sur le sujet et seules quelques publications ont rapporté leur taux de sauvetage avec divers protocoles ; qui varie entre 25% et 84%. [3,4]. Notre série est la plus importante série de sauvetage de prothèses de la littérature, avec un taux de conservation de 88,8%, le plus souvent grâce à une antibiothérapie orale seule. L’antibiothérapie probabiliste recommandée de première intention est la pristinamycine associée à la rifampicine, elle sera ensuite adaptée à l’antibiogramme.
Conclusion
Notre prise en charge, qui consiste à tenter systématiquement un sauvetage de l’implant est une alternative raisonnable au retrait avec un bénéfice physique et psychologique certain pour les patientes.
Bibliographie
[1] Washer LL, Gutowski K. Breast implant infections. Infect Dis Clin North Am. 2012 Mar;26(1):111-25. doi: 10.1016/j.idc.2011.09.003.
[2] Boustany AN, Elmaraghi S, Agochukwu N, Cloyd B, Dugan AJ, Rinker B. A breast prosthesis infection update: Two-year incidence, risk factors and management at single institution. Indian J Plast Surg. 2018 Jan-Apr;51(1):7-14. doi: 10.4103/ijps.IJPS_215_17.
[3] Reish R and al. Infection following implant-based reconstruction in 1952 consecutive breast reconstructions : salvage rates and predictors of success. PRSJournal 2013 DOI : 10.1097/PRS.0b013e31828bd377
[4] Viola G. Salvaging the infected breast tissue expander : a standardized multidiciplinary approch. PRS 2015. DOI :10.1097/GOX0000000000000676
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