Résumé B4R78
Inflammation du tissu adipeux mammaire chez les patientes obèses et en surpoids atteintes d’un cancer du sein
Mammary adipose tissue inflammation within obese and overweight patients with breast cancer
Charlotte Vaysse (1,2), Jon Lømo (3), Øystein Garred (3), Catherine Muller (2), Inger Thune (1,4,5).
(1) The Cancer Centre, Oslo University Hospital, N-0424 Oslo, Norway.
(2) Institute of Pharmacology and Biology, CNRS/université de Toulouse, 31077 Toulouse, France
(3) Department of Pathology, Oslo University Hospital, N-0424 Oslo, Norway
(4) Institute of Clinical Medicine, Faculty of Health Sciences, University of Tromsø, N-9037 Tromsø, Norway.
(5) Norwegian School of Sport Sciences, Department of Sports Medicine, N-0424 Oslo, Norway
(1) The Cancer Centre, Oslo University Hospital, N-0424 Oslo, Norway.
(2) Institute of Pharmacology and Biology, CNRS/université de Toulouse, 31077 Toulouse, France
(3) Department of Pathology, Oslo University Hospital, N-0424 Oslo, Norway
(4) Institute of Clinical Medicine, Faculty of Health Sciences, University of Tromsø, N-9037 Tromsø, Norway.
(5) Norwegian School of Sport Sciences, Department of Sports Medicine, N-0424 Oslo, Norway
Cancer du sein, Crown-like structure, Inflammation, Obésité, Adipocytes
Breast cancer, Crown-like structure, Inflammation, Obesity, Adipocytes
Chirurgie
Anatomie et cytologie pathologiques
Contexte :
L’obésité est un facteur de survenue des cancers du sein en post-ménopause et affecte négativement le pronostic indépendamment du statut ménopausique (1). Des études pré-cliniques ont montré que le tissu adipeux mammaire (TAM) jouait un rôle dans la progression tumorale via un mécanisme paracrine pouvant être amplifié dans l’obésité (2). Très peu d’études se sont intéressés au dysfonctionnement du TAM.
Objectifs :
Déterminer i) si le TAM péritumoral de patientes en surpoids/ obèses présentait une hypertrophie adipocytaire et une inflammation caractérisée par des macrophages entourant des adipocytes nécrotiques (crown-like structures, CLS), ii) les mesures anthropométriques les plus adaptées pour prédire la présence des CLS et iii) l’association entre ces CLS et des marqueurs sériques du syndrome métabolique.
Méthodes :
Cent sept patientes, de 25 à 75 ans, ayant un cancer du sein de stade I/II, ont été incluses dans une étude norvégienne prospective (EBBA-II). La répartition du tissu adipeux a été mesurée par des méthodes anthropométriques (indice de masse corporelle (IMC), ratio circonférence taille/hanche (WHR)) et d’imagerie (Dexascann (DXA)). Pour chaque patiente, un bilan lipidique et la CRP ont été prélevés. Chaque tumeur a été analysée suivant les critères histo-pronostiques habituels et l’analyse du TAM a compris le calcul de la taille des adipocytes et la densité des CLS (CLS/cm2).
Résultats :
Les patientes étaient âgées en moyenne de 55 ans et ont eu dans 71% des cas, une chirurgie conservatrice du sein. Une association positive a été retrouvée entre le BMI/ WHR/DXA, la taille des adipocytes et la présence des CLS. Le calcul de l’odds ratio pour la présence des CLS était de 3.2 (95%CI 1.28 – 8.15) pour les patientes en surpoids et de 6.9 (95%CI 1.35-35.0) pour les patientes obèses comparé aux patientes normopondérales. L’augmentation modérée de la taille des adipocytes chez les patientes obèses/surpoids (60.4µm vs 69.7µm, p<0.001) suggère une sensibilité importante des adipocytes mammaires à la nécrose lors de l’hypertrophie, qui initie ensuite un processus inflammatoire. Le BMI est un facteur prédictif de la présence de CLS chez les femmes ménopausées alors qu’en préménopause, le pourcentage de la masse grasse du tronc pourrait être plus adapté. La présence de CLS est associée à des marqueurs du syndrome métabolique tels que le ratio Triglycéride/HDL-Cholestérol et la CRP.
Conclusion :
Le TAM péritumoral est le siège d’une inflammation locale représentée par l’hypertrophie des adipocytes et les CLS chez les patientes obèses mais aussi en surpoids. En plus des effets systémiques, l’inflammation locale du TAM pourrait jouer un rôle important dans la progression tumorale expliquant le pronostic défavorable observé chez ces patientes. Des études ultérieures seront nécessaires pour évaluer si la présence de CLS est un facteur pronostique négatif ce qui pourrait à terme conduire à proposer des stratégies thérapeutiques spécifiques chez ce sous-groupe de patientes.
Bibliographie :
1. Chan DSM, Vieira AR, Aune D et al. (2014). Body mass index and survival in women with breast cancer-systematic literature review and meta-analysis of 82 follow-up studies. Ann Oncol Off J Eur Soc Med Oncol ESMO. Oct;25(10):1901–14.
2. Dirat B, Bochet L, Dabek M et al. (2011). Cancer-associated adipocytes exhibit an activated phenotype and contribute to breast cancer invasion. Cancer Res. Apr 1;71(7):2455–65.
L’obésité est un facteur de survenue des cancers du sein en post-ménopause et affecte négativement le pronostic indépendamment du statut ménopausique (1). Des études pré-cliniques ont montré que le tissu adipeux mammaire (TAM) jouait un rôle dans la progression tumorale via un mécanisme paracrine pouvant être amplifié dans l’obésité (2). Très peu d’études se sont intéressés au dysfonctionnement du TAM.
Objectifs :
Déterminer i) si le TAM péritumoral de patientes en surpoids/ obèses présentait une hypertrophie adipocytaire et une inflammation caractérisée par des macrophages entourant des adipocytes nécrotiques (crown-like structures, CLS), ii) les mesures anthropométriques les plus adaptées pour prédire la présence des CLS et iii) l’association entre ces CLS et des marqueurs sériques du syndrome métabolique.
Méthodes :
Cent sept patientes, de 25 à 75 ans, ayant un cancer du sein de stade I/II, ont été incluses dans une étude norvégienne prospective (EBBA-II). La répartition du tissu adipeux a été mesurée par des méthodes anthropométriques (indice de masse corporelle (IMC), ratio circonférence taille/hanche (WHR)) et d’imagerie (Dexascann (DXA)). Pour chaque patiente, un bilan lipidique et la CRP ont été prélevés. Chaque tumeur a été analysée suivant les critères histo-pronostiques habituels et l’analyse du TAM a compris le calcul de la taille des adipocytes et la densité des CLS (CLS/cm2).
Résultats :
Les patientes étaient âgées en moyenne de 55 ans et ont eu dans 71% des cas, une chirurgie conservatrice du sein. Une association positive a été retrouvée entre le BMI/ WHR/DXA, la taille des adipocytes et la présence des CLS. Le calcul de l’odds ratio pour la présence des CLS était de 3.2 (95%CI 1.28 – 8.15) pour les patientes en surpoids et de 6.9 (95%CI 1.35-35.0) pour les patientes obèses comparé aux patientes normopondérales. L’augmentation modérée de la taille des adipocytes chez les patientes obèses/surpoids (60.4µm vs 69.7µm, p<0.001) suggère une sensibilité importante des adipocytes mammaires à la nécrose lors de l’hypertrophie, qui initie ensuite un processus inflammatoire. Le BMI est un facteur prédictif de la présence de CLS chez les femmes ménopausées alors qu’en préménopause, le pourcentage de la masse grasse du tronc pourrait être plus adapté. La présence de CLS est associée à des marqueurs du syndrome métabolique tels que le ratio Triglycéride/HDL-Cholestérol et la CRP.
Conclusion :
Le TAM péritumoral est le siège d’une inflammation locale représentée par l’hypertrophie des adipocytes et les CLS chez les patientes obèses mais aussi en surpoids. En plus des effets systémiques, l’inflammation locale du TAM pourrait jouer un rôle important dans la progression tumorale expliquant le pronostic défavorable observé chez ces patientes. Des études ultérieures seront nécessaires pour évaluer si la présence de CLS est un facteur pronostique négatif ce qui pourrait à terme conduire à proposer des stratégies thérapeutiques spécifiques chez ce sous-groupe de patientes.
Bibliographie :
1. Chan DSM, Vieira AR, Aune D et al. (2014). Body mass index and survival in women with breast cancer-systematic literature review and meta-analysis of 82 follow-up studies. Ann Oncol Off J Eur Soc Med Oncol ESMO. Oct;25(10):1901–14.
2. Dirat B, Bochet L, Dabek M et al. (2011). Cancer-associated adipocytes exhibit an activated phenotype and contribute to breast cancer invasion. Cancer Res. Apr 1;71(7):2455–65.
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