Résumé BVNCP
« Les femmes se mettent au STEP » : retour d’expérience suite à la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique du patient en sénologie dans un centre de lutte contre le cancer
Feedback from a program of therapeutic education of the patient in senology
J Ducray (1), I Benard-Thiery (2), M Gastineau (2), A Creisson (3)
(1) PUI, Hôpital de la Conception AP-HM, 147 boulevard Baille, 13005, Marseille, France
(2) PUI, Centre Antoine Lacassagne, 33 avenue de Valombrose, 06189, Nice cedex 2, France
(3) Oncologie médicale sénologie, Centre Antoine Lacassagne, 33 avenue de Valombrose, 06189, Nice cedex 2, France
Education thérapeutique du patient, cancer du sein, hormonothérapie, ETP
Therapeutic patient education, breast cancer, hormonotherapy
Oncologie Autres
Contexte, objectifs :
L’OMS a classé le cancer comme « pathologie chronique » pour laquelle les résultats des traitements dépendent de la participation des patients. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une démarche s’inscrivant dans le parcours de soin, visant à aider les patients à acquérir les compétences nécessaires pour gérer leur maladie. La sénologie, plus forte activité de notre centre de lutte contre le cancer (CLCC), constitue une population cible idéale pour cette démarche (1). Un programme d’ETP ambulatoire de sénologie a été instauré dans ce CLCC, visant à développer, renforcer ou maintenir des compétences d’auto-soins et d’adaptation, selon les recommandations de l’HAS. L’objectif de notre étude est de réaliser un bilan d’activité suite à l’autorisation et au financement du programme d’ETP « Sein Thérapeutique Education Patient (STEP) » de notre CLCC par l’ARS PACA en 2015.

Méthodes :
Le programme a débuté en août 2015, le recueil des données s’arrête à juin 2018 pour cette étude. Les données collectées sont : nombre d’ateliers, temps moyen/atelier, adhésion au programme, motif de refus d’adhésion, évaluation des compétences (réalisée par un questionnaire à la fin de chaque atelier socle).

Résultats :
D’août 2015 à juin 2018, 71,4% des patients à qui le programme a été proposé ont adhérés. Ce programme propose 9 ateliers auxquels participent 3,9 patients en moyenne [2-5,9], dont 3 ateliers dit socles (hormonothérapie m=5,9, chirurgie m=5,5, radiothérapie m=4.3, patients par atelier) animés par une équipe éducative pluridisciplinaire composée d’un médecin accompagné, selon les ateliers, par un autre professionnel de santé, ayant tous bénéficiés d’une formation ETP. Temps moyen par séance : 1 heure les individuelles, 2 heures, les collectives, 0,5 heure les évaluations de compétence. De janvier à juin 2018, 155 femmes âgées de 61 ans en moyenne [32-86] se sont vues proposer le programme d’ETP, 136 y ont adhérées (87.7%). Parmi les 12.3% de refus d’adhésion, les motifs retrouvés sont : absence de possibilité de prescrire un bon de transport (n=7), distance importante entre le CLCC et le domicile (n=3), patient non disponible (n=2), patient pas intéressé (n=1), autre (n=6). Nous relevons 4 arrêts prématurés à l’initiative du patient. Sur les 136 femmes ayant adhérées au programme, 131 ont été orientées par notre CLCC et 5 par une autre voie. Le recrutement des patients est facilité par la transmission des décisions de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) de sénologie à la coordinatrice du programme, lui permettant de rencontrer les patients lors de l’un de leur rendez-vous au CLCC afin de leur proposer l’ETP et de réaliser un diagnostic éducatif, en fonction de leurs besoins. Sur les 155 femmes à qui le programme a été proposé en 2018, 42,6% n’habitent pas dans la ville où a lieu la séance d’ETP et 11,0% habitent dans un autre département. Concernant l’évaluation des compétences, seule 1 patiente a nécessité d’une séance de renforcement afin de lui permettre de les acquérir.

Discussion, conclusion :
La distance par rapport au domicile est la principale limite à l’adhésion au programme. Ce programme est vaste, mais l’hormonothérapie ressort comme étant la principale préoccupation des patientes, qui appréhendent fréquemment la durée de 5 à 10 ans de ce traitement. Nous envisageons d’étendre ce programme au post cancer du sein avec la création d’ateliers pour faciliter la gestion des effets secondaires de l’hormonothérapie, notamment grâce aux médecines non conventionnelles.

1 Thariat J, Creisson A, Chamignon B, et al. (2016) Integrating patient education in your oncology practice. Bull Cancer. 103(7-8)
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