Résumé D67CQ
La pluridisciplinarité au delà des frontières - La situation au Québec
The multidisciplinary approach beyond borders - The situation in the Province of Quebec
L Provencher (1)
(1) Centre des Maladies du Sein Deschênes-Fabia, CHU de Québec - Université Laval, 1050 chemin Ste-Foy, Québec, QC, G1L 4S4, Canada
(1) Centre des Maladies du Sein Deschênes-Fabia, CHU de Québec - Université Laval, 1050 chemin Ste-Foy, Québec, QC, G1L 4S4, Canada
Cancer du sein; traitement; pluridisciplinarité
Breast cancer; treatment; multidisciplinary
Le Québec est 3 fois plus étendu que la France et sa population 7 fois moindre. Sa densité de population est de 4.96 habitant/km2 comparativement à 93.59 pour la France. Malgré que plusieurs spécialistes soient présents dans les grands centres, une bonne proportion des patientes sera traitée dans des centres dits régionaux ou périphériques (locaux). Il y a 63 établissements au Québec où sont traitées les 6600 nouveaux cas de cancer du sein chaque année. Dans 34 de ces établissements, il s’opère moins de 50 nouveaux cas par année; en comparaison, seulement 4 en traitent plus de 450 et un seul de ceux-ci en traite plus de mille par an. Le défi de traiter des patientes atteintes de cancer du sein dans de telles conditions est double : s’assurer d’une certaine proximité des diagnostics et traitements pour la patiente tout en assurant une qualité de ces mêmes traitements. Ce cancer est fréquent et par le fait même, ce problème est de taille.
En 1998, le Québec a adopté son programme de lutte contre le cancer dont l’objectif ultime était la création d’un réseau intégré et hiérarchisé d’équipes multidisciplinaires. Tous les établissements de santé ont été visités et un mandat leur a été donné selon des critères retenus par le programme. Ce mandat pouvait être local, régional ou supra-régional. Un fonctionnement en réseau est privilégié mais ceci exige la mise en place de mécanismes de coordination et de concertation entre ces trois paliers d’équipes (local, régional et supra-régional).
Malgré que non obligatoires en 2005, lors des visites d’évaluation en oncologie des établissements de santé, les réunions multidisciplinaires étaient considérées comme essentielles pour obtenir un mandat de niveau régional ou encore supra-régional qui s’adresse à un seul site tumoral. Les cas présentés relève cependant de la volonté de chacun des médecins. En 2013, le Collège des Médecins (CMQ) du Québec a mis sur pied un comité afin de faire le point sur cette pratique [1].
Le CMQ recommande que ce comité de thérapie des tumeurs maintenant rebaptisé comité de diagnostic et de traitement du cancer (CDTC) soit obligatoire dans les établissements de santé et sous la responsabilité légale du comité des médecins, dentistes et pharmaciens d’un hôpital. Tout patient atteint de cancer soit inscrit sur la liste du CDTC de l’établissement où il est traité, mais sans l’obligation de les discuter tous. Ces cas seraient choisis par le responsable de ce comité. Les cas complexes ou litigieux par contre, doivent être identifiés et discutés.
Les cas sont plus souvent présentés après la chirurgie pour discuter du traitement adjuvant optimal mais un patient peut être présenté plusieurs fois selon les besoins de sa trajectoire et la volonté de son médecin (néo-adjuvant, métastatique). Avec l’augmentation du coût de certains médicaments, l’acceptation d’un médicament d’exception a avantage à être discuté en équipe avant de le présenter pour demande officielle au comité de pharmacie de l’établissement, par exemple.
L’assistance peut être variable selon le volume de spécialistes de l’hôpital en cause : chirurgiens, hémato-oncologues, radio-oncologues, pathologistes, radiologistes, mais aussi d’autres professionnels non médecins tels des pharmaciens, infirmières, travailleurs sociaux et, évidemment, les étudiants résidents. Au moins 3 spécialistes doivent être présents et venir de 2 spécialités différentes pour avoir le chorum. Comme la plupart des médecins ont une rémunération à l’acte ou une rémunération mixte, une rémunération spécifique est prévue depuis quelques années et ce chorum est nécessaire pour qu’elle s’applique. Évidemment les présences sont prises. Une copie de la décision est versée au dossier du patient.
Dans la plupart des centres, une réunion hebdomadaire est de mise. Il peut y avoir des CDT selon le site tumoral pour les plus grosses équipes ou qui s’adressent à de multiples sites tumoraux selon la grosseur de l’établissement, le nombre de médecins dans cet établissement et/ou le volume des cas traités.
Le Programme québécois de lutte contre le cancer (PQLC) insiste pour que tous les médecins du Québec, et donc par ricochet tous les patients, puissent avoir accès à un CDTC peu importe où ils pratiquent. La présence d’un CDTC dans un établissement dépendra, bien entendu, des expertises sur place, du nombre de cas de cancer, et du nombre de médecins. La distance ne devrait pas être une raison de la nier car la télémédecine est maintenant bien implantée et est particulièrement utile pour un territoire vaste comme le nôtre.
Malgré que, pour l’instant, le tout ne soit pas obligatoire, les assistances à ces réunions sont nombreuses tant par leur nombre que pas la diversité des spécialistes représentés. Ces réunions sont importantes et souhaitées non seulement pour le patient à qui on précise souvent que son cas va être discutée au CDTC mais aussi par le médecin : il y trouve son compte dans le partage respectueux de connaissances, d’opinions diverses, de partage de responsabilité et d’éducation médicale continue.
En conclusion, ces réunions favorisent une cohésion des équipes, une homogénéité de la pratique, augmente la connaissance et la rapidité d’application des nouveautés et améliore le recrutement aux études cliniques. Par contre, devant l’ampleur, le coût et le temps requis par chacun des professionnels, il faut que ce soit une valeur ajoutée pour le patient mais aussi pour le médecin.
Référence :
1. GUIDE POUR LA CRÉATION ET LE FONCTIONNEMENT D'UN COMITÉ DU DIAGNOSTIC ET DU TRAITEMENT DU CANCER DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ AU QUÉBEC - Un outil pour aider les médecins à offrir une meilleure qualité de soins aux patients. Collège des médecins du Québec. Août 2014.
En 1998, le Québec a adopté son programme de lutte contre le cancer dont l’objectif ultime était la création d’un réseau intégré et hiérarchisé d’équipes multidisciplinaires. Tous les établissements de santé ont été visités et un mandat leur a été donné selon des critères retenus par le programme. Ce mandat pouvait être local, régional ou supra-régional. Un fonctionnement en réseau est privilégié mais ceci exige la mise en place de mécanismes de coordination et de concertation entre ces trois paliers d’équipes (local, régional et supra-régional).
Malgré que non obligatoires en 2005, lors des visites d’évaluation en oncologie des établissements de santé, les réunions multidisciplinaires étaient considérées comme essentielles pour obtenir un mandat de niveau régional ou encore supra-régional qui s’adresse à un seul site tumoral. Les cas présentés relève cependant de la volonté de chacun des médecins. En 2013, le Collège des Médecins (CMQ) du Québec a mis sur pied un comité afin de faire le point sur cette pratique [1].
Le CMQ recommande que ce comité de thérapie des tumeurs maintenant rebaptisé comité de diagnostic et de traitement du cancer (CDTC) soit obligatoire dans les établissements de santé et sous la responsabilité légale du comité des médecins, dentistes et pharmaciens d’un hôpital. Tout patient atteint de cancer soit inscrit sur la liste du CDTC de l’établissement où il est traité, mais sans l’obligation de les discuter tous. Ces cas seraient choisis par le responsable de ce comité. Les cas complexes ou litigieux par contre, doivent être identifiés et discutés.
Les cas sont plus souvent présentés après la chirurgie pour discuter du traitement adjuvant optimal mais un patient peut être présenté plusieurs fois selon les besoins de sa trajectoire et la volonté de son médecin (néo-adjuvant, métastatique). Avec l’augmentation du coût de certains médicaments, l’acceptation d’un médicament d’exception a avantage à être discuté en équipe avant de le présenter pour demande officielle au comité de pharmacie de l’établissement, par exemple.
L’assistance peut être variable selon le volume de spécialistes de l’hôpital en cause : chirurgiens, hémato-oncologues, radio-oncologues, pathologistes, radiologistes, mais aussi d’autres professionnels non médecins tels des pharmaciens, infirmières, travailleurs sociaux et, évidemment, les étudiants résidents. Au moins 3 spécialistes doivent être présents et venir de 2 spécialités différentes pour avoir le chorum. Comme la plupart des médecins ont une rémunération à l’acte ou une rémunération mixte, une rémunération spécifique est prévue depuis quelques années et ce chorum est nécessaire pour qu’elle s’applique. Évidemment les présences sont prises. Une copie de la décision est versée au dossier du patient.
Dans la plupart des centres, une réunion hebdomadaire est de mise. Il peut y avoir des CDT selon le site tumoral pour les plus grosses équipes ou qui s’adressent à de multiples sites tumoraux selon la grosseur de l’établissement, le nombre de médecins dans cet établissement et/ou le volume des cas traités.
Le Programme québécois de lutte contre le cancer (PQLC) insiste pour que tous les médecins du Québec, et donc par ricochet tous les patients, puissent avoir accès à un CDTC peu importe où ils pratiquent. La présence d’un CDTC dans un établissement dépendra, bien entendu, des expertises sur place, du nombre de cas de cancer, et du nombre de médecins. La distance ne devrait pas être une raison de la nier car la télémédecine est maintenant bien implantée et est particulièrement utile pour un territoire vaste comme le nôtre.
Malgré que, pour l’instant, le tout ne soit pas obligatoire, les assistances à ces réunions sont nombreuses tant par leur nombre que pas la diversité des spécialistes représentés. Ces réunions sont importantes et souhaitées non seulement pour le patient à qui on précise souvent que son cas va être discutée au CDTC mais aussi par le médecin : il y trouve son compte dans le partage respectueux de connaissances, d’opinions diverses, de partage de responsabilité et d’éducation médicale continue.
En conclusion, ces réunions favorisent une cohésion des équipes, une homogénéité de la pratique, augmente la connaissance et la rapidité d’application des nouveautés et améliore le recrutement aux études cliniques. Par contre, devant l’ampleur, le coût et le temps requis par chacun des professionnels, il faut que ce soit une valeur ajoutée pour le patient mais aussi pour le médecin.
Référence :
1. GUIDE POUR LA CRÉATION ET LE FONCTIONNEMENT D'UN COMITÉ DU DIAGNOSTIC ET DU TRAITEMENT DU CANCER DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ AU QUÉBEC - Un outil pour aider les médecins à offrir une meilleure qualité de soins aux patients. Collège des médecins du Québec. Août 2014.
Messages clefs/take home message
Les réunions multidisciplinaires favorisent une cohésion des équipes, une homogénéité de la pratique, augmente la connaissance et la rapidité d’application des nouveautés et améliore le recrutement aux études cliniques.
Take home message en anglais
Multidisciplinary meetings promote team cohesion, consistency of practice, increase knowledge, speed up the implementation of new treatments, and improve the recruitment ofclinical studies.
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