Etude de faisabilité, évaluant l’intérêt de l'imagerie par fluorescence avec le vert d'indocyanine associée à la méthode méthode isotopique comme marqueur du ganglion sentinelle dans le cancer du sein

Feasibility study, evaluating the value of fluorescence imaging with indocyanine green associated with the isotopic method method as a marker of the sentinel node in breast cancer

C Vermersch (1), S Lima(1), T Raia Barjat (1,2), M Perrot (1), C Chauleur (1,2)

1. CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, département d'obstétrique et gynécologie,
avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France
2. Université Jean-Monnet, groupe de recherche sur la thrombose, EA 3065, 42000
Saint-Étienne, France

Cancer du sein
Ganglion sentinelle
Vert d'indocyanine
Fluorescence

Breast cancer
Sentinel node
Indocyanine green
Fluorescence

CONTEXTE
En France , il existe différentes techniques pour la recherche du ganglion sentinelle, dans le cancer du sein : la méthode isotopique, la méthode colorimétrique (bleu de patenté) et la méthode dite combinée qui reste la technique recommandée (isotopique et colorimétrique) [1].Ces trois stratégies présentent des avantages et des inconvénients.

OBJECTIFS
Evaluer la faisabilité d’une nouvelle stratégie de détection de ganglions sentinelles comprenant l’imagerie par fluorescence et la méthode radioisotopique chez des patientes opérées d’un cancer du sein. Les objectifs secondaires sont de rapporter les temps opératoires, effets indésirables, la satisfaction du chirurgien et la courbe d’apprentissage à la technique.

MÉTHODES
20 patientes ont été inclues, du 1er avril 2015 au 31 juillet 2015, pour une recherche du ganglion sentinelle à l’aide de la fluorescence et par la méthode isotopique.
Le geste chirurgical est précédé par un repérage isotopique avec injection d’un produit radioactif puis au bloc opératoire, 2mL de vert d’indocyanine (ICG) à 0,5% sont injectés en péri-aréolaire. Tous les ganglions sont détectés avec la caméra Artemis™ (qui détecte la fluorescence) puis avec la gamma caméra (détecte la radioactivité) et sont ensuite analysés. La satisfaction des opérateurs et la courbe d’apprentissage sont évaluées par un questionnaire rempli pour chaque procédure.

RÉSULTATS
La double détection, a permis de détecter 2,6 (1-5 ; +/-1,4) ganglions sentinelles en moyenne par patiente, la méthode par fluorescence seule 2,4 (1-5 ; +/-1,5) et la méthode isotopique seule 2,05 (1-5 ; +/-1,14) ganglions. Les taux d’identification avec la double détection, la méthode isotopique et la méthode par fluorescence sont respectivement de 100, 100 et 95%. Le prélèvement du/des ganglion(s) sentinelle(s) dure 31 minutes (+/-15 minutes).
Aucun effet indésirable lié à l’injection d’ICG n’est rapporté. Sur une échelle de 1 à 4 (de satisfait à insatisfait), la satisfaction globale de la double technique a été notée par les chirurgiens à 2,15(+/-0,99). Après 10 patientes incluses, on a pu montrer une évolution favorable et significative concernant la satisfaction, le confort du chirurgien, les difficultés opératoires et l’utilisation isolée de la méthode par fluorescence pour détecter les ganglions sentinelles. Pour détecter les ganglions sentinelles dans le champ opératoire, l’utilisation combinée des 2 méthodes de détection s’est révélée indispensable chez 78% des patientes en surpoids ou obèses et chez 27% des patientes de poids normal (p˂0,05).


DISCUSSION
Cette étude porte sur un faible effectif mais montre la faisabilité et l'intérêt de cette nouvelle technique de détection du ganglion sentinelle par fluorescence. Une série plus importante est bien entendu nécessaire pour confirmer ces données préliminaires et est actuellement en cours au CHU de Saint Etienne.

CONCLUSION
Notre étude montre que la méthode par fluorescence associée à la méthode isotopique est une méthode fiable, sure et d’apprentissage rapide. La double détection permet, entre autres, de faciliter le geste chirurgical chez les patientes obèses.

BIBLIOGRAPHIE
1. HAS. Place de la technique du ganglion sentinelle dans la stratégie diagnostique de l’envahissement ganglionnaire d’un cancer du sein à un stade précoce. 2011