La prédiction individuelle de toxicité au traitement médical du cancer a été un défi continu posé au cancérologue, au pharmacologue.
La question est toujours non réglée actuellement mais des voies de progrès ont été ouvertes.
Pour le cancer du sein, elles portent sur des traitements majeurs qui ont marqué l’évolution à savoir l’herceptin d’une part et les fluoropyrimidines (capecitabine en particulier) d’autre part.
Pour l’herceptin, une des toxicités les plus contrariantes est la cardiotoxicité, certes de faible incidence, mais préoccupante surtout en présence d’anthracyclines qui complique le tableau de risque. Un polymorphisme germinal du codon 655 (Val 655 Ile) du domaine transmembranaire de HER2 a été montré comme associé au risque de développer une cardiotoxicité avec les travaux originaux de l’équipe niçoise en 2007 (Beauclair S et al Ann Oncol) et ceux confirmatoires récents de l’équipe de l’Institut Curie (Roca I et al, Br Ca Res Tr, 2013).
La variabilité interindividuelle d’activité de la dihydropyrimidine dehydrogenase (DPD) est un facteur majeur de risque de toxicité aux fluroropyrimidines et la capecitabine n’y échappe pas (Largillier R et al, Clin Cancer Res 2006 ; Ciccilini J et al, Cancer chemotherapy pharmacology 2007). La difficulté actuelle est de pouvoir disposer d’un test rapide, peu coûteux, applicable à grande échelle afin de détecter les sujets à risque de déficit en DPD.
Messages clefs/take home message
* La pharmacologie peut potentiellement apporter des réponses concrètes au problème de l’anticipation du risque de toxicité.
* Les procédures analytiques ne sont pas encore largement accessibles aux prescripteurs.