Résumé HVQ0W
Stratégie de détection précoce des cancers du sein et de l’ovaire chez les femmes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 : place de l’imagerie.
Screening strategie in women carrying a BRCA mutation
I Doutriaux-Dumoulin (1), J Chopier (2), C Colin (3)


(1)Imagerie médicale, Institut de Cancérologie de l’Ouest Gauducheau Nantes.
Bd J Monod. 44805 ST Herblain
(2)Service de radiologie Hôpital Tenon APHP
58 avenue Gambetta 75020 Paris
(3)Hospices Civils de Lyon
Groupement Hospitalier Sud

Dépistage, risque, BRCA, cancer du sein, résonance magnétique (IRM)

Screening, risk, BRCA, breast cancer, magnetic resonance imaging (MRI)
L’analyse de la littérature pour les recommandations INCa 2017 [1] a conforté le rôle premier de l’IRM pour le dépistage du cancer du sein des femmes porteuses d’une mutation BRCA1 et 2 que le cancer soit infiltrant ou in situ. Par ailleurs, le groupe d’experts s’est prononcé sur des points moins consensuels comme l’âge de début et de fin du dépistage IRM, les modalités de l’imagerie de dépistage et principalement de la mammographie.
Malgré un âge médian de survenu des cancers différents chez les femmes porteuses d’une mutation délétère des gènes BRCA1 et 2, l’analyse des données actuelles n’a pas permis de valider une différenciation des modalités de dépistage selon le type de mutation BRCA1 ou 2.
En revanche, du fait de données épidémiologiques et biologiques [2-4] qui soulèvent la problématique d’une radiosensibilité accrue de la glande mammaire dans cette population BRCA, le groupe d’experts a différencié le dépistage des femmes indemnes de cancer, du suivi annuel après traitement d’un cancer du sein en limitant la mammographie à une seule incidence oblique externe systématique par sein pour le dépistage des femmes indemnes. Le rapport INCa précise que la tomosynthèse et l’angiomammographie ne sont pas recommandées en dépistage dans cette population.
Les données de la littérature ne permettent pas de définir l’âge optimal du début et de la fin du dépistage par IRM. S’il existe un relatif consensus sur l’âge de début du dépistage IRM à un âge fixe plutôt que basé sur l’histoire familiale, l’âge d’arrêt de l’IRM est moins consensuel.
C’est en se basant sur l’estimation du risque annuel de cancer du sein en fonction de l’âge des femmes porteuses d’une mutation délétère du gène BRCA [5] avec un risque cumulé à 70 ans pour une femme de 60 ans estimé à 19 % pour BRCA1 et à 17 % pour BRCA2 que le groupe d’expert a validé l’arrêt de l’IRM à 65 ans inclus. Après 65 ans, la poursuite du dépistage ou de la surveillance annuelle par mammographie bilatérale, 2 incidences par sein est recommandée.
Seule une étude de modélisation comparative [6], évalue différentes stratégies de dépistage annuel en alternance et concomitante. En terme d’espérance de vie, la meilleure stratégie associe IRM et mammographie numérique en alternance tous les 6 mois plutôt que la réalisation des 2 examens simultanément, et ce, également après prise en compte du sur-risque lié aux radiations ionisantes. Toutefois, cette stratégie induit un plus grand nombre de faux positifs. C’est sur ce critère d’augmentation des faux positifs qu’induit un dépistage en alternance avec un risque de multiplication des examens complémentaires et sur le fait que les études ayant validé la performance de l’IRM en dépistage rapportaient un faible taux de cancers de l’intervalle alors qu’elles reposaient pour la plupart sur une stratégie de dépistage simultanée que le groupe d’experts INCa a validé une stratégie de dépistage annuelle associant IRM et mammographie réalisé de façon simultanée.
Nous présenterons également les cas particuliers pour lesquels un avis d’expert est proposé (imagerie avant, pendant et après grossesse, et avant chirurgie de réduction du risque) ainsi que les recommandations pour le cancers des annexes validant l’absence de dépistage par imagerie.

Bibliographie
1. http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Thesaurus-Femmes-porteuses-d-une-mutation-de-BRCA1-ou-BRCA2-Detection-precoce-du-cancer-du-sein-et-des-annexes-et-strategies-de-reduction-du-risque. Mai 2017 ref RECOBRCATHES17.
2. Pijpe A, Andrieu N, Easton DF, Kesminiene A et Al. Exposure to diagnostic radiation and risk of breast cancer among carriers of BRCA1/2 mutations :rétrospective cohort study (GENE-RD-RISK). BMJ 2012; 345:e5660
3. Berrington DE Gonzalez A, Berg CD et all. Estimated risk of radiation-induced breast cancer from mammographic screening for Young BRCA mutation carriers. J Nath Cancer Inst 2009 ; 101 :205-9.
4. Colin C, Devioc C, Noel A, Rabilloud M, Zabot MT, Pinet-Isaac S et al. DNA double-strand breaks induced by mammographic screening procédure in human mammary épithélial cells. Int J Radiat Biol 2011 ; 87(11) :1103-12.
5. Chen S, Parmigiani G. Meta-analysis of BRCA1 and BRCA2 penetrance. J Clin Oncol 2007;25(11):1329-33.
6. Lowry K P, Lee J , Kong C et all. Annual Screening Strategies in BRCA1 and BRCA2 Gene Mutation Carriers. A Comparative Effectiveness Analysis . Cancer 2012. 2021-2030


Messages clefs/take home message
Le dépistage du cancer du sein des femmes BRCA associe IRM mammaire et mammographie. En raison d’effets potentiels des rayonnements sur le sein en terme de carcinogénèse, la mammographie de dépistage des femmes indemnes de cancer du sein est limitée à une seule incidence par sein en technique numerique plein champs. L'IRM mammaire est réalisée jusqu'à 65 ans. Après l'arrêt de l'IRM, le suivi annuel consitera à une mammographie 2 incidences par sein. Les recommandations INCa 2017 ont validé l’absence de dépistage par imagerie du cancer des annexes.
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