Résumé KUX6C
Sécurité oncologique de la mastectomie prophylactique conservant la plaque aréolo-mamelonnaire : revue de la littérature à propos de 3716 cas.
Oncological safety of nipple sparing prophylactic mastectomy: literature review about 3716 cases.
Muller T (1), Baratte A (1), Bruant-Rodier C (1), Bodin F (1), Mathelin C (2)
(1) Chirurgie plastique, Université de Strasbourg, Hôpital Civil, 1 Place de l’Hôpital 67000 Strasbourg – France
(2) Sénologie, Université de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, Avenue Molière 67200 Strasbourg – France
(1) Chirurgie plastique, Université de Strasbourg, Hôpital Civil, 1 Place de l’Hôpital 67000 Strasbourg – France
(2) Sénologie, Université de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, Avenue Molière 67200 Strasbourg – France
mastectomie prophylactique, préservation de la PAM, cancer
Nipple sparing mastectomy, prophylactic, cancer
Oncologie
Génétique
Contexte :
Dans le domaine de la prophylaxie, peu d’études ont été dédiées à la mastectomie prophylactique conservant la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) et notamment à son risque oncologique. Pourtant, la connaissance de ce risque est capitale, car ces mastectomies sont proposées à des femmes à haut risque de cancer, a priori indemnes de pathologie mammaire, sans thérapeutiques complémentaires.
L’objectif de cette revue était d’évaluer le risque carcinologique après mastectomie prophylactique conservant la PAM.
Matériel et Méthodes :
La base de données PubMed a été utilisée avec les mots clés « nipple sparing mastectomy », « prophylactic », « locoregional recurrence », « oncological risk », de janvier 1995 à décembre 2016.
Résultats :
Sur 270 articles retrouvés, 19 ont été inclus. Quinze études étaient rétrospectives, 2 prospectives, 2 prospectives et rétrospectives et 3 multicentriques. Le nombre total de patientes incluses était de 3890, pour lesquelles 6786 mastectomies ont été réalisées dont 3716 mastectomies prophylactiques conservant la PAM. L’âge moyen des patientes était de 44,4 ans ; le suivi moyen de 38,4 mois [8 - 168 mois] ; 29,4 % des patientes avaient une mutation délétère des gènes BRCA1 ou 2 ; 85% des reconstructions étaient prothétiques et 15% autologues. Les taux moyens de développement d’un cancer à distance de la PAM et sur la PAM étaient respectivement de 0,2% et 0,004%. Le taux moyen de lésions frontières ou in situ situées sous la PAM était de 1,5%. Le taux de complications global était de 20,5%, les taux de nécrose de la PAM et de l’étui cutané étaient respectivement de 8,1% et 7,1%.
Discussion :
Un des points forts de notre revue (1) est le nombre important de patientes répertoriées s’élevant à 3890, ce qui correspond à 6786 mastectomies conservant la PAM. Parmi celles-ci, 3716 étaient réalisées à titre prophylactique, notamment, dans un tiers des cas, pour des mutations délétères des gènes BRCA1 ou 2 (2,3). À notre connaissance, il s’agit là de la plus importante série de mastectomies prophylactiques conservant la PAM. Cependant, le suivi moyen de 38,4 mois de notre série était faible. Quatre études seulement avaient des suivis supérieurs à 40 mois dont une seule allait jusqu’à 168 mois (4). C’est d’ailleurs dans cette dernière publication qu’a été observé le taux le plus important de cancers (7 sur l’ensemble des 10 cas que compte la série). Cela est probablement lié à son suivi particulièrement long.
Conclusion :
Dans le cadre de la chirurgie prophylactique mammaire, la conservation de la PAM ne semble pas majorer le risque carcinologique. Cependant, le recul faible et la méthodologie des différentes études ne permettent pas de généraliser cette technique.
Bibliographie
(1) Muller T, Baratte A, Bruant-Rodier C, Bodin F, Mathelin C. Oncological safety of nipple sparing prophylactic mastectomy: literature review about 3716 cases. Ann Chir Plast Esthet. 2017 in press
(2) Hartmann LC, Schaid DJ, Woods JE, Crotty TP, Myers JL, Arnold PG, et al. Efficacy of bilateral prophylactic mastectomy in women with a family history of breast cancer. N Engl J Med. 1999;340:77-84.
(3) Manning AT, Wood C, Eaton A, Stempel M, Capko D, Pusic A, et al. Nipple-sparing mastectomy in patients with BRCA1/2 mutations and variants of uncertain significance. Br J Surg. 2015;102:1354-59.
(4) Yao K, Liederbach E, Tang R, Lei L, Czechura T, Sisco M, et al. Nipple-sparing mastectomy in BRCA1/2 mutation carriers: an interim analysis and review of the literature. Ann Surg Oncol. 2015;22:370-76.
Dans le domaine de la prophylaxie, peu d’études ont été dédiées à la mastectomie prophylactique conservant la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) et notamment à son risque oncologique. Pourtant, la connaissance de ce risque est capitale, car ces mastectomies sont proposées à des femmes à haut risque de cancer, a priori indemnes de pathologie mammaire, sans thérapeutiques complémentaires.
L’objectif de cette revue était d’évaluer le risque carcinologique après mastectomie prophylactique conservant la PAM.
Matériel et Méthodes :
La base de données PubMed a été utilisée avec les mots clés « nipple sparing mastectomy », « prophylactic », « locoregional recurrence », « oncological risk », de janvier 1995 à décembre 2016.
Résultats :
Sur 270 articles retrouvés, 19 ont été inclus. Quinze études étaient rétrospectives, 2 prospectives, 2 prospectives et rétrospectives et 3 multicentriques. Le nombre total de patientes incluses était de 3890, pour lesquelles 6786 mastectomies ont été réalisées dont 3716 mastectomies prophylactiques conservant la PAM. L’âge moyen des patientes était de 44,4 ans ; le suivi moyen de 38,4 mois [8 - 168 mois] ; 29,4 % des patientes avaient une mutation délétère des gènes BRCA1 ou 2 ; 85% des reconstructions étaient prothétiques et 15% autologues. Les taux moyens de développement d’un cancer à distance de la PAM et sur la PAM étaient respectivement de 0,2% et 0,004%. Le taux moyen de lésions frontières ou in situ situées sous la PAM était de 1,5%. Le taux de complications global était de 20,5%, les taux de nécrose de la PAM et de l’étui cutané étaient respectivement de 8,1% et 7,1%.
Discussion :
Un des points forts de notre revue (1) est le nombre important de patientes répertoriées s’élevant à 3890, ce qui correspond à 6786 mastectomies conservant la PAM. Parmi celles-ci, 3716 étaient réalisées à titre prophylactique, notamment, dans un tiers des cas, pour des mutations délétères des gènes BRCA1 ou 2 (2,3). À notre connaissance, il s’agit là de la plus importante série de mastectomies prophylactiques conservant la PAM. Cependant, le suivi moyen de 38,4 mois de notre série était faible. Quatre études seulement avaient des suivis supérieurs à 40 mois dont une seule allait jusqu’à 168 mois (4). C’est d’ailleurs dans cette dernière publication qu’a été observé le taux le plus important de cancers (7 sur l’ensemble des 10 cas que compte la série). Cela est probablement lié à son suivi particulièrement long.
Conclusion :
Dans le cadre de la chirurgie prophylactique mammaire, la conservation de la PAM ne semble pas majorer le risque carcinologique. Cependant, le recul faible et la méthodologie des différentes études ne permettent pas de généraliser cette technique.
Bibliographie
(1) Muller T, Baratte A, Bruant-Rodier C, Bodin F, Mathelin C. Oncological safety of nipple sparing prophylactic mastectomy: literature review about 3716 cases. Ann Chir Plast Esthet. 2017 in press
(2) Hartmann LC, Schaid DJ, Woods JE, Crotty TP, Myers JL, Arnold PG, et al. Efficacy of bilateral prophylactic mastectomy in women with a family history of breast cancer. N Engl J Med. 1999;340:77-84.
(3) Manning AT, Wood C, Eaton A, Stempel M, Capko D, Pusic A, et al. Nipple-sparing mastectomy in patients with BRCA1/2 mutations and variants of uncertain significance. Br J Surg. 2015;102:1354-59.
(4) Yao K, Liederbach E, Tang R, Lei L, Czechura T, Sisco M, et al. Nipple-sparing mastectomy in BRCA1/2 mutation carriers: an interim analysis and review of the literature. Ann Surg Oncol. 2015;22:370-76.
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