Résumé L8NMP
O62 - Evaluation de l’everolimus dans une cohorte rétrospective multicentrique de 123 patientes atteintes de cancer du sein très avancé
O62 - Efficacy and tolerance of everolimus in 123 consecutive very advanced luminal breast cancer patients. A multicenter retrospective study.
D Chocteau-Bouju (1), C Chakiba (2), L Mignot (1), N Madranges (2), JY Pierga (1), Ph Beuzeboc (1), N Quenel-Tueux (2), V Diéras (1), H Bonnefoi (2), M Debled (2), P Cottu (1)

(1) Département d'Oncologie Médicale, Institut Curie, Paris
(2) Département d'Oncologie Médicale, Institut Bergonié, Bordeaux
cancer du sein – everolimus – multicentrique – rétrospectif
breast cancer – everolimus – multicenter – retrospective
Oncologie Oncologie
Contexte et objectifs
A la suite de la publication de l’étude BOLERO 2 (1), l’everolimus a été rapidement introduit dans la pharmacopée du cancer du sein avancé. Nous évaluons ici nos pratiques 2 ans après sa mise sur le marché en France (juillet 2012).

Patientes et méthodes
Les données médicales de 123 patientes consécutives, atteintes de cancer du sein avancé, ont été revues dans 2 institutions du groupe Unicancer (Institut Curie, Paris ; Institut Bergonié, Bordeaux). Toutes les patientes avaient un cancer du sein luminal (RE positif, HER2 négatif). L’âge médian au diagnostic était de 48 ans (29-78). Le délai médian jusqu’à la première évolution métastatique était de 6 ans (0-25), et de 12.6 ans (1.3-34.8) jusqu’à l’introduction de l’everolimus. Le statut OMS au début du traitement était de 0 (47.6%), 1 (50.8%) ou 2 (1.6%). Les patientes avaient reçu un nombre médian de 2 lignes de chimiothérapie (0-8) et de traitement endocrinien (0-6) à la phase métastatique. Des métastases viscérales étaient présentes chez 56% des patientes. Le nombre de sites atteint était de 1 (25.4%), 2 (32.2%) ou 3 et plus (42.4%). Des analyses statistiques conventionnelles ont été menées.

Résultats
Traitement par everolimus. La dose initiale d’everolimus était de 10 mg (76.4%) ou 5 mg (23.6%). Le traitement hormonal associé était l’exemestane (79.9%), l’anastrozole ou le letrozole (14%) ou le tamoxifène (6.1%). Dix patientes non ménopausées ont reçu également un analogue de la LH-RH. Un ajustement de dose a été observé chez 41.7% des patientes à 10 mg, et 33.3% des patientes à 5 mg –p=0.426). Au total, une toxicité de grade 2 ou 3 a été observée chez respectivement 47.7% et 34% des patientes. Les effets les plus fréquents étaient la mucite de grade 2 ou 3 (32.5% et 11.2%) ; une perte d’appétit de grade 1/2 (42.8%/24.3%), un rash de grade 1/2 (46.7%/22.7%), et une fatigue de grade 2/3 (33.3%/7.1%). Une perte de poids de grade 2/3 a été observée chez 27.2%/7.6% des patientes. On ne notait que 5 cas de pneumopathie de grade 3. Aucun décès toxique n’a été enregistré.
Réponse et survie. Chez 116 patientes évaluables, une réponse objective (RECIST et non RECIST) a été observée chez 40.5%, une stabilisation chez 24.1% et une progression chez 35.4%. Après un suivi médian de 10 mois, la survie sans progression médiane était de 9 mois (0.4-26+), et la survie globale médiane de 21 mois (0.4-26+). L’analyse multivariée a montré qu’avoir reçu plus de 2 lignes de chimiothérapie antérieurement était un facteur pronostique défavorable indépendant pour la SSP (HR=2.28 ; p=0.01), et que la présence d’au moins 2 sites métastatiques était un facteur défavorable pour la survie globale (HR=2.7 ; p=0.021).

Discussion et Conclusion
Nous avons évalué une cohorte multicentrique de patientes atteintes de cancer du sein luminal très avancés et lentement évolutifs. Cette population est proche de la population de référence de l’étude pivotale BOLERO 2, bien que plus lourdement prétraitée. Les traitements à base d’everolimus semblent faisables au prix de réductions de dose dans plus de 40% de la population, avec des taux d’effets indésirables similaires à ceux de l’étude BOLERO 2. L’efficacité est très encourageante et doit continuer à être évaluée dans cette population.

Bibliographie
(1) Everolimus in postmenopausal hormone-receptor-positive advanced breast cancer. Baselga J, Campone M, Piccart M, et al. N Engl J Med. 2012 Feb 9; 366(6):520-9
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