Bénéfices de l’activité physique intégrée dans le parcours de soin du patient en sénologie, mythe ou réalité ?

Benefits of Integrated Physical Activity in care pathway in Senology, Myth or Reality?

L Vanlemmens (1), H Mocaer (2), T Ginsbourger (3), JM Descotes (4), N Masselin (5), H Deroubaix (6), C Fabre (7), T Bouillet (8), E Lartigau (9)
(1) oncologue au Centre Oscar Lambret, 3 Rue Frédéric Combemale, 5900 Lille, France
(2) Educateur Médico-Sportif de la CAMI Sport et Cancer, 3 Rue Frédéric Combemale, 59000 Lille, France
(3) Coordinateur National de la CAMI Sport et Cancer, 2 bis rue du Chateau, 92200 Neuilly sur Seine, France
(4) Directeur Général de la CAMI Sport et Cancer, 2 bis rue du Chateau, 92200 Neuilly sur Seine, France
(5) Infirmière au Centre Oscar Lambret, 3 Rue Frédéric Combemale, 59000 Lille, France
(6) Cadre kinésithérapeute au Centre Oscar Lambret, 3 Rue Frédéric Combemale, 59000 Lille, France
(7) Professeur des Universités, 9 Rue de l'Université, 59790 Ronchin, France
(8) Oncologue Radiothérapeute, Président de la CAMI Sport et Cancer, 2 bis rue du Chateau, Neuilly sur Seine 92200, France
(9) Directeur Général du Centre Oscar Lambret, 3 Rue Frédéric Combemale, 59000 Lille, France

Activité physique, cancer du sein, soins de support, évaluation

Physical activity, breast cancer, supportive care, evaluation

Bénéfices de l’activité physique intégrée dans le parcours de soin du patient en sénologie, mythe ou réalité ?

Introduction :
Le Centre Oscar Lambret et la Fédération CAMI Sport & Cancer ont ouvert leur Pôle Sport & Cancer le 05 septembre 2016 afin de permettre aux patients du Centre de bénéficier de séances d'activité physique pendant leurs traitements.

Objectif :
L’objectif de cette communication est de montrer l’intérêt d’intégrer l’activité physique et sportive comme une thérapeutique non médicamenteuse dans le parcours de soin des patientes traitées pour un cancer du sein.

Méthode :
Les professionnels de santé du COL (oncologues, chirurgiens, radiothérapeutes, infirmières, etc.) remplissent une prescription d’activité physique et orientent les patients vers un Éducateur Médico-sportif (titulaire d’un Master STAPS APA et du D.U. « Sport & Cancer » de la Faculté de Médecine Paris XIII). Si le patient souhaite intégrer le programme il signe un consentement de participation éclairée. La prise en charge dure six mois et peut être prolongée jusqu’à un an sous conditions. Chaque patient bénéficie de deux séances d'activité physique (individuelles ou collectives) par semaine. Un bilan de santé (pathologies, traitements, effets secondaires, etc.) et des évaluations physiques et psychologiques (questionnaire sur la fatigue, échelle analogique sur la douleur, tests de la résistance, de la force, de l’endurance, etc.) sont réalisés tous les trois mois.

Résultats :
11 mois après l’ouverture du Pôle, 167 patients ont été reçus en entretien, soit pour le bilan de santé et les évaluations, soit pour des conseils et une orientation vers d’autres structures régionales s’ils ne rentraient pas ou ne voulaient pas entrer dans le protocole. 85% avait un cancer du sein.
Actuellement, 80 patients sont en cours de prise en charge. Les résultats à trois mois sont disponibles pour 54 patientes avec un cancer du sein :
On constate une tendance à la diminution de la fatigue (-1,25 points à l’échelle de Pichot) et des douleurs (-0,69 point à l’échelle EVA).
Le poids tend à augmenter (+0.6kg). Cependant, la masse grasse tend à diminuer (-2,1%), à l’inverse de la masse musculaire (+0.75kg).
Pour les tests physiques, les patientes ont amélioré :
- la résistance de leur membres inferieurs (+21s au test de la chaise),
- la résistance du côté de leur bras dominant ou de l’autre bras (+9s et +3s au test du poids),
- la force de préhension du côté de leur main dominante ou de leur autre main (+1.6 et +2.4 kg au hand grip test),
- la souplesse de leur jambe d’appui ou de leur autre jambe (+3cm pour les deux jambes au chair sit and reach test),
- leur endurance cardiorespiratoire (+12 montées/descentes au step test rythme libre 3 min).
Il n’y a pas eu d’amélioration de l’équilibre de leur jambe d’appuis, à l’inverse de leur autre jambe (+5s au test de l’appui unipodal).
La motivation est restée haute sans qu’il n’y ait de changement significatif (8/10 à l’échelle de Borg).

Conclusion : mythe ou réalité ?
Ces premiers résultats montrent que pratiquer régulièrement des séances d'activité physique encadrées et personnalisées a de réels bénéfices. En effet le programme proposé a permis aux patients de développer leur capacité physique pendant leurs traitements, et ce malgré les effets indésirables de ces derniers. Ces résultats, s’ils demandent à être confirmés dans le temps, à la fois sur un plus grand nombre de patients et lors des évaluations à six mois, incitent à proposer de façon systématique cette offre de soins le plus tôt possible après le diagnostic.