Résumé N14TH
Préservation de la fertilité chez les femmes traitées pour cancer du sein : facteurs influençant la décision et impact dans le parcours de soin
Fertility preservation in women treated for breast cancer : factors influencing decision-making and impact on care pathway.
Sarah Glachant (1), Jacqueline Lornage (2), Hélène Labrosse (3), Laurie Denis-Laroque (4), Christelle Faure (4), Thomas Bachelot (5), Delphine Mouttet-Boizat (4), Armelle Dufresne (5), Sophie Klingler (4), Pierre Heudel (5), Frédéric Beurrier (4), Maria-Adèle Damacco (4), Olivier Trédan (5), Nicolas Chopin (4), Bruno Salle (2), Christine Rousset-Jablonski (4).
(1) Interne des hôpitaux de Lyon, France
(2) Service de Médecine et Biologie de la Reproduction, Hôpital Femme-Mère-Enfants, Hospices civils de Lyon, 59 boulevard Pinel, 69677 Bron, France
(3) Réseau Espace Santé Cancer, 60 avenue Rockefeller, 69008 Lyon, France
(4) Département de chirurgie, Centre Léon Bérard, 28 rue Laënnec, 69008 Lyon, France
(5) Département de médecine, Centre Léon Bérard, 28 rue Laënnec, 69008 Lyon, France
(1) Interne des hôpitaux de Lyon, France
(2) Service de Médecine et Biologie de la Reproduction, Hôpital Femme-Mère-Enfants, Hospices civils de Lyon, 59 boulevard Pinel, 69677 Bron, France
(3) Réseau Espace Santé Cancer, 60 avenue Rockefeller, 69008 Lyon, France
(4) Département de chirurgie, Centre Léon Bérard, 28 rue Laënnec, 69008 Lyon, France
(5) Département de médecine, Centre Léon Bérard, 28 rue Laënnec, 69008 Lyon, France
oncofertilité
stimulation ovarienne
délai
chimiothérapie
parcours de soins
stimulation ovarienne
délai
chimiothérapie
parcours de soins
oncofertility, ovarian stimulation, delay, chemotherapy, care pathway
Gynécologie
Soins de support
Contexte
Une information sur les possibilités de préservation de la fertilité (PF) doit systématiquement être proposée aux femmes en âge de procréer. Des freins spécifiques au cancer du sein peuvent limiter les PF (délai avant chimiothérapie, contre-indication carcinologique à une stimulation…).
Objectifs
Les objectifs sont d’évaluer les facteurs (carcinologiques, individuels, organisationnels) pouvant influencer la réalisation d’une PF chez les femmes traitées pour cancer du sein, et l’impact de l’organisation de la PF sur le parcours de soin.
Méthodes
Nous avons mené une étude rétrospective unicentrique, incluant toutes les femmes de moins de 41 ans, et reçues en consultation initiale d’oncofertilité au Centre Léon Bérard (Lyon, France) entre le 1er/06/2013 et le 31/05/2018, dans un contexte de cancer du sein.
Résultats
Quatre-vingt dix-sept patientes ont été reçues en consultation d’oncofertilité. L’âge moyen au diagnostic de cancer était de 32,6 ans (22-40 ans). Sept patientes étaient métastatiques et ont d’emblée été récusées pour une PF. A l’issue de la consultation d’information, 46 patientes ont déclaré souhaiter une PF. Pour 4 patientes, la consultation a conduit à une modification du schéma thérapeutique (néo-adjuvant envisagé initialement, finalement converti en schéma adjuvant afin de permettre une stimulation). Vingt-cinq (28 %) patientes ont finalement réalisé une PF, au sein du service de médecine de la reproduction de l’Hôpital Femme-Mère Enfants, dont 20 avec stimulation ovarienne (9 vitrifications ovocytaires et 11 embryonnaires). L’âge, le stade, et le statut Her2 étaient comparables entre les groupes des femmes ayant réalisé une PF et les autres. Il n’existait pas non plus de différence en termes de situation de couple, d’infertilité antérieure connue, et de réserve ovarienne. Les patientes ayant réalisé une PF avaient plus fréquemment une tumeur hormono-sensible (84% vs 61,5%, p<0,05), et étaient plus fréquemment nullipares (68% vs 41%, p=0,02). Parmi les 46 femmes déclarant souhaiter une PF, 21 n’en ont pas réalisé (10 pour contre-indication oncologique à une stimulation, 9 en raison d’un délai insuffisant, 2 ont finalement refusé). Trois des 33 patientes avec chimiothérapie néo-adjuvante, et 2 des 6 recevant une hormonothérapie seule ont réalisé une PF.
Parmi les 51 patientes ayant reçu une chimiothérapie adjuvante, 5 patientes n’ont pas eu de PF à cause d’un délai insuffisant. 20 des 51 patientes (39,2%) ont réalisé une PF. Le délai moyen entre chirurgie et chimiothérapie était de 49,4 jours chez les femmes avec PF versus 41,7 j chez celles sans PF (p=0.02). 18 des 20 femmes avec PF ont débuté la chimiothérapie dans les 60 jours suivant la chirurgie (les 2 autres à 63 et 68 jours). Huit des 20 femmes avec PF l’ont débutée dans les 5 semaines : toutes avaient été vues en première consultation d’oncofertilité précocement (avant la chirurgie ou dans les 15 jours).
Discussion
Le schéma thérapeutique (adjuvant / néoadjuvant), le statut des récepteurs hormonaux et la nulliparité ont influencé la décision de PF, contrairement aux autres facteurs personnels. Une consultation d’information initiale précoce a permis de sélectionner les femmes réellement demandeuse d’une PF et d’optimiser les délais de début de chimiothérapie.
Conclusion
Une consultation d’information sur la PF devrait être proposée à toutes les femmes en âge de procréer, quelle que soit leur situation personnelle, le plus tôt possible dans le parcours de soin.
Une information sur les possibilités de préservation de la fertilité (PF) doit systématiquement être proposée aux femmes en âge de procréer. Des freins spécifiques au cancer du sein peuvent limiter les PF (délai avant chimiothérapie, contre-indication carcinologique à une stimulation…).
Objectifs
Les objectifs sont d’évaluer les facteurs (carcinologiques, individuels, organisationnels) pouvant influencer la réalisation d’une PF chez les femmes traitées pour cancer du sein, et l’impact de l’organisation de la PF sur le parcours de soin.
Méthodes
Nous avons mené une étude rétrospective unicentrique, incluant toutes les femmes de moins de 41 ans, et reçues en consultation initiale d’oncofertilité au Centre Léon Bérard (Lyon, France) entre le 1er/06/2013 et le 31/05/2018, dans un contexte de cancer du sein.
Résultats
Quatre-vingt dix-sept patientes ont été reçues en consultation d’oncofertilité. L’âge moyen au diagnostic de cancer était de 32,6 ans (22-40 ans). Sept patientes étaient métastatiques et ont d’emblée été récusées pour une PF. A l’issue de la consultation d’information, 46 patientes ont déclaré souhaiter une PF. Pour 4 patientes, la consultation a conduit à une modification du schéma thérapeutique (néo-adjuvant envisagé initialement, finalement converti en schéma adjuvant afin de permettre une stimulation). Vingt-cinq (28 %) patientes ont finalement réalisé une PF, au sein du service de médecine de la reproduction de l’Hôpital Femme-Mère Enfants, dont 20 avec stimulation ovarienne (9 vitrifications ovocytaires et 11 embryonnaires). L’âge, le stade, et le statut Her2 étaient comparables entre les groupes des femmes ayant réalisé une PF et les autres. Il n’existait pas non plus de différence en termes de situation de couple, d’infertilité antérieure connue, et de réserve ovarienne. Les patientes ayant réalisé une PF avaient plus fréquemment une tumeur hormono-sensible (84% vs 61,5%, p<0,05), et étaient plus fréquemment nullipares (68% vs 41%, p=0,02). Parmi les 46 femmes déclarant souhaiter une PF, 21 n’en ont pas réalisé (10 pour contre-indication oncologique à une stimulation, 9 en raison d’un délai insuffisant, 2 ont finalement refusé). Trois des 33 patientes avec chimiothérapie néo-adjuvante, et 2 des 6 recevant une hormonothérapie seule ont réalisé une PF.
Parmi les 51 patientes ayant reçu une chimiothérapie adjuvante, 5 patientes n’ont pas eu de PF à cause d’un délai insuffisant. 20 des 51 patientes (39,2%) ont réalisé une PF. Le délai moyen entre chirurgie et chimiothérapie était de 49,4 jours chez les femmes avec PF versus 41,7 j chez celles sans PF (p=0.02). 18 des 20 femmes avec PF ont débuté la chimiothérapie dans les 60 jours suivant la chirurgie (les 2 autres à 63 et 68 jours). Huit des 20 femmes avec PF l’ont débutée dans les 5 semaines : toutes avaient été vues en première consultation d’oncofertilité précocement (avant la chirurgie ou dans les 15 jours).
Discussion
Le schéma thérapeutique (adjuvant / néoadjuvant), le statut des récepteurs hormonaux et la nulliparité ont influencé la décision de PF, contrairement aux autres facteurs personnels. Une consultation d’information initiale précoce a permis de sélectionner les femmes réellement demandeuse d’une PF et d’optimiser les délais de début de chimiothérapie.
Conclusion
Une consultation d’information sur la PF devrait être proposée à toutes les femmes en âge de procréer, quelle que soit leur situation personnelle, le plus tôt possible dans le parcours de soin.
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