Résumé NDSFB
Dépistage du cancer du sein : impact sur les trajectoires de soins
Breast cancer screening: impact on care pathways
D Lefeuvre (1), N Catajar (2), C Le Bihan-Benjamin (1), F De Bels (2), J Viguier (1), PJ Bousquet (1)
(1) Département Observation, Veille, Évaluation, Institut national du cancer, 52 avenue André Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt
(2) Département Dépistage, Institut national du cancer, 52 avenue André Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt
(3) Pôle Santé Publique et Soins, Institut national du cancer, 52 avenue André Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt
Sein, Dépistage organisé, Trajectoires de soins, Agressivité du traitement
Breast cancer, screening program, care pathways, treatment aggressiveness
Epidémiologie Oncologie
Contexte
Peu d’études s’intéressent à l’impact du programme de dépistage organisé (DO) du cancer du sein en termes d’agressivité du traitement. Or cette agressivité a des conséquences sur la qualité de vie, dont l’importance croît alors que la survie s’améliore.

Objectif
Le DO du cancer du sein permet-il de dépister des tumeurs nécessitant un traitement moins agressif car à un stade plus précoce par rapport aux cancers diagnostiqués en dehors du DO ?

Méthodes
L’analyse a été menée à partir de la Cohorte Cancer, incluant les données de toutes les personnes atteintes d’un cancer depuis 2010 ayant entraîné des soins à l’hôpital ou en ville, ou l’attribution d’une affection de longue durée pour cancer (prise en charge à 100 %).
Toutes les femmes de 50 à 74 ans à risque moyen, dont le traitement du cancer du sein a débuté en 2014, et qui ont eu une mammographie dans le cadre du DO (groupe DO) ou en dehors du DO (via un dépistage individuel ou un diagnostic clinique, groupe DIDC), dans les six mois précédents ont été incluses. Les trajectoires de soins ont été décrites en termes de modalité de traitement (type d’exérèse, chimiothérapie, radiothérapie) et selon le stade du cancer : in situ (IS), invasif sans envahissement ganglionnaire ni métastase (N0M0), avec envahissement ganglionnaire (N+M0) et métastatique (M+).

Résultats
En 2014, 23 788 femmes de 50 à 74 ans à risque moyen ayant un cancer du sein incident ont été incluses, 13 530 (57%) dans le groupe DO, et 10 258 (43%) dans le groupe DIDC. Dans le groupe DO, 6% de femmes avaient un cancer IS, 75% N0M0, 15% N+M0 et 3% un cancer M+. Ces taux étaient respectivement de 3%, 66%, 22% et 9% dans le groupe DIDC. Parmi les femmes ayant un cancer M+, celles du groupe DO avaient moins de métastases pulmonaires, cérébrales, hépatiques ou osseuses, et plus de métastases ganglionnaires (non axillaires).
Les femmes du groupe DO avaient un taux plus élevé de chirurgie mammaire conservatrice (82% vs 70%), et un taux plus faible de chimiothérapie (34% vs 53%). Elles avaient plus souvent des trajectoires du type mastectomie partielle suivie d’une radiothérapie dans le groupe DO que dans le groupe DIDC, où il y avait plus de mastectomies totales suivies d’un traitement adjuvant, et plus de chimiothérapie néoadjuvante. Ces résultats sont retrouvés quels que soient les stades.

Discussion/Conclusion
Les femmes dont le cancer a été diagnostiqué dans le cadre du DO avaient un cancer moins évolué et des traitements moins agressifs. Cette étude observationnelle témoigne de l’impact du cancer du sein en France en termes de morbidité et selon sa modalité de diagnostic et contribue à illustrer le bénéfice du programme de DO du cancer du sein, en utilisant d’autres critères que la mortalité.
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