Résumé NQ4MX
Profil histologique et moléculaire du cancer infiltrant du sein dans le centre de traitement de cancers Mohammed VI de Casablanca.
histological and molecular profile of invasive breast cancer in the Center Mohammed VI for the treatment of cancers in Casablanca.
F SAFINI (1), IBRAHIM KHALIL Ahmadaye (2), S BELKHEIRI (1), N NAQOS (1), S SAHRAOUI (1), Z BOUCHBIKA (1), N BENCHAKROUN (1), H JOUHADI (1), N TAWFIQ (1), A BENIDER (1)
(1) Service d’oncologie et de radiothérapie, CHU Ibn Rochd - Casablanca, Maroc.
(2) Laboratoire de Physiopathologie et Génétique Moléculaire, Faculté des Sciences Ben M'sik, Université Hassan II Casablanca-Maroc.


Mots clés : cancer du sein, profil moléculaire, facteurs pronostiques.
Keywords: breast cancer, molecular profile, prognostic factors.
Oncologie Anatomie et cytologie pathologiques
Introduction :
Le cancer du sein est caractérisé par sa grande hétérogénéité clinique et morphologique ainsi qu’évolutif, due à son profil moléculaire aussi hétérogène. La classification moléculaire bien établie a un impact aussi bien thérapeutique que pronostique.

Objectif :
Le but de notre étude est d’analyser le profil moléculaire à partir d’une série de 353 cas de cancer invasif du sein.

Matériel et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 353cas de carcinomes mammaires colligés dans le Service d’oncologie et radiothérapie CHU Ibn Rochd de Casablanca, sur une durée de 2 ans (2013-2014). Nous avons analysé l’expression des RH et le statut HER 2 ainsi que le Ki67 à l’aide de l’étude immunohistochimique. Les données ont été saisies sous le logiciel SPSS version 21. Les corrélations réalisé à l’aide du test Chi 2. La corrélation a été considérée significative pour un taux de p=0,05.

Résultats :
L’âge moyen des patientes était de 48,7 ans (22-81ans). La taille tumorale moyenne était de 38 mm (7-150 mm). Le carcinome canalaire infiltrant était retrouvé dans 92% des cas. Le grade histopronostique le plus fréquent était le grade SBR II retrouvé dans 56,4% des cas suivi par le grade SBR III dans 35,5% des cas. Les emboles vasculaires étaient présentes chez 45,9% des cas. Le stade tumoral était prédominé par le stade T2 (44%), T1 (21,2%), T4 (21,3%) et T3 (13,5%). L’envahissement ganglionnaire était retrouvé chez 56% des patientes. Les tumeurs de phénotype luminal représentait 54,7% (luminal A:13,6%, luminal B:28,9%, luminal B Her2:12,2%), les tumeurs de phénotype HER2 positif représentaient 24% et les tumeurs triple négatif 21,3% des cas. Nous avons retrouvé une corrélation significative entre le phénotype moléculaire et la taille tumorale avec une fréquence élevée des stades T1-T2 dans le phénotype luminal alors que les tumeurs T3 et T4 sont surtout de phénotype Her 2 et triple négatif (p=0,005). Nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre le phénotype moléculaire et l’atteinte (p= 0,1). La présence de métastases à distance au moment du diagnostic était très faible dans le groupe de phénotype luminal A (4,2%), contre 17,6% dans luminal B, 16,2% dans luminal HER2, 16,5% dans le phénotype Her2 positif et 17,3% dans le triple négatif (p=0,1). Il y avait une fréquence élevée d’emboles vasculaires dans les phénotypes HER2 (31,6%), Luminal B HER2 (51,2%) et le triple négatif (48,6%) (p=0,009).

Discussion :
le cancer du sein est une maladie complexe et hétérogène, associée à des facteurs cliniques, pathologiques et biologiques largement variables. La prise en charge était pendant longtemps fondée sur des paramètres pronostiques et prédictifs classiques. A partir de l’année 2000, les travaux pionniers de Sorlie et Perou ont stipulé que l’hétérogénéité clinique et morphologique des cancers mammaires était associée à une hétérogénéité moléculaire se situant à un niveau transcriptionnel [1]. L’analyse du profil d’expression génique du cancer du sein, a permis de reclasser la population en 5 sous-types moléculaires [2-3].

Conclusion :
Nous avons remarqué dans notre série une fréquence élevée des formes localement avancées du au retard diagnostic et à l’absence de dépistage organisé dans notre contexte. La détermination des groupes moléculaires est actuellement indispensable pour une meilleure stratégie thérapeutique.

Reférences:
1. Perou CM, Sorlie T, Elisen MB, Van de Rijn M, Jeffrey SS, Rees CA, et al. Molecular portraits of human breast tumours. Nature. 2000; 406: 747-52.
2. Lamy P-J, Romieu G, Rouanet P, Jacot W. Classification moléculaire des cancers du sein : utilité en clinique. Médecine Nucléaire. 2010; 34:32-43.
3. Junichi K, Takoya M, Takanori I, Hisahi H, Masafumi K, Futoshi A, et al. the prevalence of intrinsic subtypes and prognosis in breast cancer patients of different races. The Breast. 2007; 16: S72-S77.
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