Résumé QVERB
Evaluation du programme d’éducation thérapeutique dans l’hormonothérapie du cancer du sein : état de l’observance du traitement et de l’impact à distance.
Evaluation of therapeutic education in adjuvant endocrine therapy: adherence and impact.
M Broigniez (1), F Boiffard (1)
(1) Oncologie chirurgicale, ICO - Centre René Gauducheau, 44805 Nantes - Saint Herblain Cedex, France
(1) Oncologie chirurgicale, ICO - Centre René Gauducheau, 44805 Nantes - Saint Herblain Cedex, France
Cancer du sein, hormonothérapie, observance, éducation thérapeutique
breast cancer, adjuvant endocrine therapy, adherence, Therapeutic education
Oncologie
Soins de support
Contexte :
Le cancer du sein compte 58968 nouveaux cas en France en 2017. L’hormonothérapie représente la dernière étape du traitement adjuvant des 80% de cancers du sein dits hormonosensibles. Ce traitement est prescrit pour une durée minimale de 5 ans parfois 10. La problématique des traitements chroniques réside dans l’observance médiocre dans 30 à 60% des cas. Des programmes d’éducation thérapeutique (PET) se développent permettant aux patients de développer des compétences et de l’autonomie à la gestion des traitements.
A l’Institut de Cancérologie de l’Ouest René Gauducheau, un PET portant sur l’hormonothérapie –Tamoxiféne ou Anti-aromatase (AA)– en situation adjuvante dans les cancers du sein existe depuis 2012. Il est constitué de 4 séances collectives ; compréhension des traitements, outils diététiques et 2 séances d’activité physique adaptée (APA).
Objectifs et méthode :
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’observance, les effets secondaires de l’hormonothérapie après ce programme, ainsi que l’impact de celui-ci. Il s’agit d’une étude monocentrique, observationnelle réalisée d’octobre 2017 à mars 2018. Des questionnaires ont été envoyés aux 150 patientes ayant bénéficié du programme depuis 2012 afin de recueillir les données concernant l’observance, les effets secondaires, l’activité physique, l’évaluation de l’impact du programme par échelle numérique (de 0 à 10). Soixante-neuf patientes ont répondu au questionnaire, sans relance.
Résultats :
L’observance globale était de 86,9% (96% pour le tamoxifène et 80,9% pour les AA). 60,1% des patientes décrivent une variation pondérale dont la majorité (88,1%) une prise pondérale de 6,8kg en moyenne (8,6 pour le tamoxiféne et 5,6 pour les AA). 85,5% des patientes pratiquent une APA dont 45,8% supérieur à 12 MET par semaine.
Concernant l’évaluation du programme, les notes moyennes ont été calculées. La meilleure note concerne la compréhension des mécanismes du traitement, avec 7,36 +/- 1,9 sans différence selon l’âge de la patiente, le type de traitement reçu, ni le délai depuis la réalisation du PET. Les autres notes vont de 5,7 à 6,1 pour l’aide à la compliance, la pratique d’une APA et l’application des règles hygiéno-diététiques. L’impact serait plus important chez les patientes jeunes sous tamoxiféne avec une tendance significative.
Discussion : L’observance relevée dans notre étude est supérieure à celle de la littérature pour le tamoxifène en pratique clinique (96% vs 41 à 88%) mais égale pour les AA (1).
La majorité des patientes exerce une APA mais seulement la moitié atteint le niveau d’intensité nécessaire de 9 à 12 MET permettant d’obtenir l’efficacité thérapeutique (2). 60% des patientes décrivent une variation pondérale avec une prise de poids d’en moyenne 6,8kg contre 35% de prise pondérale pour Nyrop (3).
Conclusion :
Ce PET permet une observance meilleure du traitement. Cependant des progrès semblent indispensables pour limiter la prise pondérale et promouvoir une APA modérée à soutenue.
Bibliographie
(1) Murphy, Caitlin C. et al.(2012) Adherence to Adjuvant Hormonal Therapy among Breast Cancer Survivors in Clinical Practice: A Systematic Review. Breast Cancer Res Treat : 459–478.
(2) AFSOS(2013) Référentiels inter-régionaux en SOS. APA, rééducation et cancer du sein.
(3) Nyrop K.A, Williams, G.R., Muss, H.B. et al(2016) Weight gain during adjuvant endocrine treatment for early-stage breast cancer. What is the evidence? Breast Cancer Res Treat 158: 203.
Le cancer du sein compte 58968 nouveaux cas en France en 2017. L’hormonothérapie représente la dernière étape du traitement adjuvant des 80% de cancers du sein dits hormonosensibles. Ce traitement est prescrit pour une durée minimale de 5 ans parfois 10. La problématique des traitements chroniques réside dans l’observance médiocre dans 30 à 60% des cas. Des programmes d’éducation thérapeutique (PET) se développent permettant aux patients de développer des compétences et de l’autonomie à la gestion des traitements.
A l’Institut de Cancérologie de l’Ouest René Gauducheau, un PET portant sur l’hormonothérapie –Tamoxiféne ou Anti-aromatase (AA)– en situation adjuvante dans les cancers du sein existe depuis 2012. Il est constitué de 4 séances collectives ; compréhension des traitements, outils diététiques et 2 séances d’activité physique adaptée (APA).
Objectifs et méthode :
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’observance, les effets secondaires de l’hormonothérapie après ce programme, ainsi que l’impact de celui-ci. Il s’agit d’une étude monocentrique, observationnelle réalisée d’octobre 2017 à mars 2018. Des questionnaires ont été envoyés aux 150 patientes ayant bénéficié du programme depuis 2012 afin de recueillir les données concernant l’observance, les effets secondaires, l’activité physique, l’évaluation de l’impact du programme par échelle numérique (de 0 à 10). Soixante-neuf patientes ont répondu au questionnaire, sans relance.
Résultats :
L’observance globale était de 86,9% (96% pour le tamoxifène et 80,9% pour les AA). 60,1% des patientes décrivent une variation pondérale dont la majorité (88,1%) une prise pondérale de 6,8kg en moyenne (8,6 pour le tamoxiféne et 5,6 pour les AA). 85,5% des patientes pratiquent une APA dont 45,8% supérieur à 12 MET par semaine.
Concernant l’évaluation du programme, les notes moyennes ont été calculées. La meilleure note concerne la compréhension des mécanismes du traitement, avec 7,36 +/- 1,9 sans différence selon l’âge de la patiente, le type de traitement reçu, ni le délai depuis la réalisation du PET. Les autres notes vont de 5,7 à 6,1 pour l’aide à la compliance, la pratique d’une APA et l’application des règles hygiéno-diététiques. L’impact serait plus important chez les patientes jeunes sous tamoxiféne avec une tendance significative.
Discussion : L’observance relevée dans notre étude est supérieure à celle de la littérature pour le tamoxifène en pratique clinique (96% vs 41 à 88%) mais égale pour les AA (1).
La majorité des patientes exerce une APA mais seulement la moitié atteint le niveau d’intensité nécessaire de 9 à 12 MET permettant d’obtenir l’efficacité thérapeutique (2). 60% des patientes décrivent une variation pondérale avec une prise de poids d’en moyenne 6,8kg contre 35% de prise pondérale pour Nyrop (3).
Conclusion :
Ce PET permet une observance meilleure du traitement. Cependant des progrès semblent indispensables pour limiter la prise pondérale et promouvoir une APA modérée à soutenue.
Bibliographie
(1) Murphy, Caitlin C. et al.(2012) Adherence to Adjuvant Hormonal Therapy among Breast Cancer Survivors in Clinical Practice: A Systematic Review. Breast Cancer Res Treat : 459–478.
(2) AFSOS(2013) Référentiels inter-régionaux en SOS. APA, rééducation et cancer du sein.
(3) Nyrop K.A, Williams, G.R., Muss, H.B. et al(2016) Weight gain during adjuvant endocrine treatment for early-stage breast cancer. What is the evidence? Breast Cancer Res Treat 158: 203.
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