Résumé R0ENY
Conséquences gynécologiques des traitements médicaux, Prise en charge de ces toxicités
Gynecological consequences of medical treatments for cancer, management of these toxicities
A Mailliez (1)
(1) Département de Sénologie, Centre Oscar Lambret, 3 rue Frédéric Combemale, 59020, LILLE, France
(1) Département de Sénologie, Centre Oscar Lambret, 3 rue Frédéric Combemale, 59020, LILLE, France
cancer du sein
chimiothérapie
préservation de la fertilité
chimiothérapie
préservation de la fertilité
breast cancer
chemotherapy
fertility preservation
chemotherapy
fertility preservation
En 2012, 48763 cancers du sein ont été diagnostiqués en France. Deux mille trois cent quarante quatre (4,8%) concernaient des patientes de moins de 40 ans et 675 (1,38%) des patientes de moins 35 ans. Pour la majorité d’entre elles, leur séquence thérapeutique comprendra une chimiothérapie. Le schéma classique est séquentiel : 3 FEC 100 (5 Fluoro Uracile 500 mg/m², Epirubicine 100 mg/m², Cyclophosphamide 500 mg/m²) puis 3 Docetaxel 100 mg/m². Parmi les effets secondaires attendus, l’oncologue va aborder avec la patiente le retentissement de la chimiothérapie sur les capacités de la reproduction.
Le risque d’infertilité est lié à différents facteurs dont les principaux sont l’âge, la dose et le type de chimiothérapie. L’âge est le facteur prédictif le plus important d’aménorrhée chimio-induite (ACI), les femmes de plus de 40 ans ayant un risque jusqu’à 5 fois plus important que les femmes plus jeunes. Cependant, les très jeunes femmes (< 30 ans) ne sont pas à l’abri d’une ACI avec des taux retrouvés jusqu’à 41% dans la littérature.
Le risque individuel d’ACI est à ce jour difficilement évaluable. Toutes les patientes doivent donc être informées du retentissement potentiel de la chimiothérapie sur leur capacité de la reproduction et des possibilités d‘évaluation de leur réserve ovarienne et de préservation de la fertilité dans leur contexte carcinologique personnel. [1]
Différentes techniques et stratégies de préservation sont disponibles. Le recours à la congélation ovarienne est débattu car le risque d’amputation significative du stock folliculaire ovarien est à mettre en balance avec les chances réélles de grossesses après greffe ovarienne encore imprécises. La congélation d’ovocytes immatures et la maturation ovocytaire in vitro semblent des alternatives intéressantes dans le contexte particulier de cancer du sein mais restent expérimentales. La stimulation ovarienne en vue de congélation d’ovocytes est encore assez peu proposée aux patientes traitées pour un cancer du sein.
Dans le Nord Pas de Calais, la prise en charge de la préservation de la fertilité des patientes prises en charge pour un cancer du sein est organisée depuis 2010. Un observatoire a été mis en place (NCT 01614704) et comprend deux volets. Le premier est proposé aux patientes de moins de 38 ans, célibataire ou en couple, en situation adjuvante avec bilan d’extension négatif et consiste en une préservation de la fertilité par congélation d’ovocytes matures après stimulation ovarienne selon un protocole antagoniste avec déclenchement par agonistes de la GnRh. Cette stimulation est réalisée entre la chirurgie et le début de la chimiothérapie adjuvante. Le deuxième volet concerne toutes les patientes (situation adjuvante et néoadjuvante) et prévoit un suivi longitudinal de la réserve ovarienne avant, pendant et après la chimiothérapie (Hormone Anti-Müllerienne (AMH) et Compte Folliculaire Antral (CFA)).
Cette étroite collaboration entre oncologues et médecins de la reproduction permet d’informer l’ensemble des patientes concernées du retentissement potentiel de la chimiothérapie sur leur capacité de la reproduction et de mettre en place des techniques de préservation de la fertilité.
1. Mailliez, A., C. Decanter, and J. Bonneterre, [Adjuvant chemotherapy for breast cancer and fertility: estimation of the impact, options of preservation and role of the oncologist]. Bull Cancer, 2011. 98(7): p. 741-51.
Le risque d’infertilité est lié à différents facteurs dont les principaux sont l’âge, la dose et le type de chimiothérapie. L’âge est le facteur prédictif le plus important d’aménorrhée chimio-induite (ACI), les femmes de plus de 40 ans ayant un risque jusqu’à 5 fois plus important que les femmes plus jeunes. Cependant, les très jeunes femmes (< 30 ans) ne sont pas à l’abri d’une ACI avec des taux retrouvés jusqu’à 41% dans la littérature.
Le risque individuel d’ACI est à ce jour difficilement évaluable. Toutes les patientes doivent donc être informées du retentissement potentiel de la chimiothérapie sur leur capacité de la reproduction et des possibilités d‘évaluation de leur réserve ovarienne et de préservation de la fertilité dans leur contexte carcinologique personnel. [1]
Différentes techniques et stratégies de préservation sont disponibles. Le recours à la congélation ovarienne est débattu car le risque d’amputation significative du stock folliculaire ovarien est à mettre en balance avec les chances réélles de grossesses après greffe ovarienne encore imprécises. La congélation d’ovocytes immatures et la maturation ovocytaire in vitro semblent des alternatives intéressantes dans le contexte particulier de cancer du sein mais restent expérimentales. La stimulation ovarienne en vue de congélation d’ovocytes est encore assez peu proposée aux patientes traitées pour un cancer du sein.
Dans le Nord Pas de Calais, la prise en charge de la préservation de la fertilité des patientes prises en charge pour un cancer du sein est organisée depuis 2010. Un observatoire a été mis en place (NCT 01614704) et comprend deux volets. Le premier est proposé aux patientes de moins de 38 ans, célibataire ou en couple, en situation adjuvante avec bilan d’extension négatif et consiste en une préservation de la fertilité par congélation d’ovocytes matures après stimulation ovarienne selon un protocole antagoniste avec déclenchement par agonistes de la GnRh. Cette stimulation est réalisée entre la chirurgie et le début de la chimiothérapie adjuvante. Le deuxième volet concerne toutes les patientes (situation adjuvante et néoadjuvante) et prévoit un suivi longitudinal de la réserve ovarienne avant, pendant et après la chimiothérapie (Hormone Anti-Müllerienne (AMH) et Compte Folliculaire Antral (CFA)).
Cette étroite collaboration entre oncologues et médecins de la reproduction permet d’informer l’ensemble des patientes concernées du retentissement potentiel de la chimiothérapie sur leur capacité de la reproduction et de mettre en place des techniques de préservation de la fertilité.
1. Mailliez, A., C. Decanter, and J. Bonneterre, [Adjuvant chemotherapy for breast cancer and fertility: estimation of the impact, options of preservation and role of the oncologist]. Bull Cancer, 2011. 98(7): p. 741-51.
Messages clefs/take home message
Les jeunes patientes traitées pour un cancer du sein doivent être informées du retentissement potentiel de la chimiothérapie sur leur capacité de la reproduction et des possibilités d‘évaluation de leur réserve ovarienne et de préservation de la fertilité dans leur contexte carcinologique personnel.
Take home message en anglais
Young patients treated for breast cancer should be informed of the potential impact of chemotherapy on their reproductive function and of the opportunities of assessment of their ovarian reserve and of their fertility preservation in their own context oncological.
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