Résumé RVN6M
Parcours de soins du cancer du sein précoce : coûts de pollution atmosphérique
Breast cancer clinical pathways : costs of atmospheric pollution
Hequet D (1), Dalmas L (2), Leandri M (2), Rouzier R (1)
(1) Département d'oncologie chirurgicale, Institut Curie, 35 rue Dailly, 92210 St Cloud, France
(2) CEMOTEV, UVSQ, 47 bd. Vauban - 78047 Guyancourt Cedex, France
(1) Département d'oncologie chirurgicale, Institut Curie, 35 rue Dailly, 92210 St Cloud, France
(2) CEMOTEV, UVSQ, 47 bd. Vauban - 78047 Guyancourt Cedex, France
cancer du sein, pollution atmosphérique, parcours de soins
breast cancer, atmospheric pollution, clinical pathway
Epidémiologie
Autres
Contexte :
Le dernier rapport de l’assurance maladie met en évidence une survie globale meilleure dans les centres prenant en charge des volumes annuels de patientes plus importants (1). De plus, le respect de critères de qualité des soins, notamment de l’EUSOMA (European Society of Mastology) est meilleur dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC) qui ont effectivement en général une plus forte activité de cancers du sein (2). Ainsi, afin de bénéficier de meilleurs soins, les patientes sont amenées à se déplacer parfois plus loin pour être prises en charge dans un grand centre régional. L’impact en terme de pollution atmosphérique de ces déplacements n’a jamais été étudié.
Objectifs :
Déterminer les coûts de pollution atmosphérique d’une population de patientes prises en charge pour un cancer du sein précoce dans les différents types établissements publics d’un territoire de santé.
Méthodes :
OPTISOINS01 est une étude prospective multicentrique évaluant le parcours de soins sur 1 an de patientes ayant un cancer du sein précoce et résidant dans les départements 92, 95, 78. A partir des données individuelles concernant les déplacements liés aux traitements, nous avons estimé les coûts externes dus à la pollution atmosphérique générés par ces déplacements. Ces coûts reflètent les impacts économiques et sanitaires des émissions de particules fines (PM10, PM2,5) et de gaz polluants (NOx, SO2, COVNM). Ils dépendent de la distance et de la densité urbaine entre le domicile de la patiente et le centre de soins, du type de transport utilisé (véhicule personnel, taxi/ambulance, VSL, transport public), du type de carburant utilisé (essence/gazole) lors de chacun des déplacements répertoriés dans l'étude. La méthodologie de calcul s'appuie sur les valeurs tutélaires de cette pollution atmosphérique issues du rapport Valorisation de la pollution atmosphérique dans le calcul socioéconomique (3). Commissariat général à la stratégie et à la prospective, 2014).
Résultats :
Les coûts de pollution ont pu être calculés pour 287 patientes. Les distances parcourues par les patientes étaient plus grandes en cas de prise en charge en CLCC (moy :21 km) versus en centre hospitalier (CH) ou hospitalo-universitaire (CHU, moy :10 km, p<0 ,001). Le coût moyen de pollution pour la 1ère année d’un cancer du sein précoce était de 126€ (3-846). En analyse multivariée, les coûts de pollution étaient plus faibles en cas de prise en charge en centre de lutte contre le cancer avec une médiane de 110€/patiente/an en CLCC contre 163€/an/patiente en centre hospitalier ou hospitalo-universitaire (p=0,039) ; les couts étaient d’autre part plus élevés en cas de chimiothérapie et radiothérapie adjuvante. Le nombre de déplacements résidence-centre était légèrement plus faibles dans les CLCC (53 versus 54, p=0,8) ; mais les patientes se déplaçaient plus souvent en transport en commun vers un CLCC (20/an/patiente versus 3, p<0,001) alors que les patientes prises en charge en CH-CHU avaient plus souvent recours à un taxi ou VSL (7/an/patiente versus 2, p=0,02).
Conclusion :
Bien que les distances parcourues soient plus grandes en cas de prise en charge en CLCC, les couts de pollution étaient plus faibles qu’en cas de prise en charge en CH-CHU. Cela peut s’expliquer par la localisation des CLCC en zone plus urbanisée, une organisation des soins plus optimisée et un moindre recours aux transports individuels.
Bibliographie :
1- Assurance Maladie 2019 : Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses. https://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/180702_CP19_rapport_vdef.pdf
2- Héquet D, Huchon C, Baffert S, Alran S, Reyal F, Nguyen T, Combes A, Trichot C, Alves K, Berseneff H, Rouzier R. Preoperative clinical pathway of breast cancer patients: determinants of compliance with EUSOMA quality indicators. Br J Cancer. 2017 May 23;116(11):1394-1401.
3- Commissariat général à la stratégie et à la prospective, 2014
Le dernier rapport de l’assurance maladie met en évidence une survie globale meilleure dans les centres prenant en charge des volumes annuels de patientes plus importants (1). De plus, le respect de critères de qualité des soins, notamment de l’EUSOMA (European Society of Mastology) est meilleur dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC) qui ont effectivement en général une plus forte activité de cancers du sein (2). Ainsi, afin de bénéficier de meilleurs soins, les patientes sont amenées à se déplacer parfois plus loin pour être prises en charge dans un grand centre régional. L’impact en terme de pollution atmosphérique de ces déplacements n’a jamais été étudié.
Objectifs :
Déterminer les coûts de pollution atmosphérique d’une population de patientes prises en charge pour un cancer du sein précoce dans les différents types établissements publics d’un territoire de santé.
Méthodes :
OPTISOINS01 est une étude prospective multicentrique évaluant le parcours de soins sur 1 an de patientes ayant un cancer du sein précoce et résidant dans les départements 92, 95, 78. A partir des données individuelles concernant les déplacements liés aux traitements, nous avons estimé les coûts externes dus à la pollution atmosphérique générés par ces déplacements. Ces coûts reflètent les impacts économiques et sanitaires des émissions de particules fines (PM10, PM2,5) et de gaz polluants (NOx, SO2, COVNM). Ils dépendent de la distance et de la densité urbaine entre le domicile de la patiente et le centre de soins, du type de transport utilisé (véhicule personnel, taxi/ambulance, VSL, transport public), du type de carburant utilisé (essence/gazole) lors de chacun des déplacements répertoriés dans l'étude. La méthodologie de calcul s'appuie sur les valeurs tutélaires de cette pollution atmosphérique issues du rapport Valorisation de la pollution atmosphérique dans le calcul socioéconomique (3). Commissariat général à la stratégie et à la prospective, 2014).
Résultats :
Les coûts de pollution ont pu être calculés pour 287 patientes. Les distances parcourues par les patientes étaient plus grandes en cas de prise en charge en CLCC (moy :21 km) versus en centre hospitalier (CH) ou hospitalo-universitaire (CHU, moy :10 km, p<0 ,001). Le coût moyen de pollution pour la 1ère année d’un cancer du sein précoce était de 126€ (3-846). En analyse multivariée, les coûts de pollution étaient plus faibles en cas de prise en charge en centre de lutte contre le cancer avec une médiane de 110€/patiente/an en CLCC contre 163€/an/patiente en centre hospitalier ou hospitalo-universitaire (p=0,039) ; les couts étaient d’autre part plus élevés en cas de chimiothérapie et radiothérapie adjuvante. Le nombre de déplacements résidence-centre était légèrement plus faibles dans les CLCC (53 versus 54, p=0,8) ; mais les patientes se déplaçaient plus souvent en transport en commun vers un CLCC (20/an/patiente versus 3, p<0,001) alors que les patientes prises en charge en CH-CHU avaient plus souvent recours à un taxi ou VSL (7/an/patiente versus 2, p=0,02).
Conclusion :
Bien que les distances parcourues soient plus grandes en cas de prise en charge en CLCC, les couts de pollution étaient plus faibles qu’en cas de prise en charge en CH-CHU. Cela peut s’expliquer par la localisation des CLCC en zone plus urbanisée, une organisation des soins plus optimisée et un moindre recours aux transports individuels.
Bibliographie :
1- Assurance Maladie 2019 : Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses. https://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/180702_CP19_rapport_vdef.pdf
2- Héquet D, Huchon C, Baffert S, Alran S, Reyal F, Nguyen T, Combes A, Trichot C, Alves K, Berseneff H, Rouzier R. Preoperative clinical pathway of breast cancer patients: determinants of compliance with EUSOMA quality indicators. Br J Cancer. 2017 May 23;116(11):1394-1401.
3- Commissariat général à la stratégie et à la prospective, 2014
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