Résumé SDPBU
Etude de cohorte prospective non randomisée, évaluant la survie globale à 5 ans avec ou sans chimiothérapie, chez des patientes présentant un cancer du sein avec un test indiquant un haut risque de rechute (Mammaprint®)
Not randomized prospective cohort, evaluating overall 5 years’ survival with or without chemotherapy, in patients presenting a breast cancer with a genomic test indicating a high-risk of relapse (Mammaprint®)
P Cusumano (1), M Coibion (1), J Weerts (2), MP Graas (3), G Namur (4), M Lastra (5), V Jossa (6), O Peulen (7)
(1) Chirurgie gynécologique, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(2) Chirurgie, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(3) Oncologie, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(4) Médecine nucléaire, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(5) Radiologie, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(6) Anatomo-Pathologie, CHC Liège, 75 rue de hesbaye, 4000, Liège, BE
(7) Bio-informatique & Biologie, GIGA-Cancer, Institut de Pathologie B23, 4000, Liège, BE
étude prospective, chimiothérapie, cancer du sein, génomique, mammaprint
prospective study, chemotherapy, breast cancer, genomic, mammaprint
Oncologie Biologie
Introduction
Dans les prochaines années, les patientes avec un cancer du sein peuvent s'attendre à des examens diagnostic de plus en plus précis, des tests qui pourront prévoir les effets secondaires des traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, de meilleurs conseils pour choisir la ou les drogues, pour éradiquer très probablement leur maladie.

Objectifs
Dans ce contexte de désescalade thérapeutique nous avons évalué les bénéfices de la chimiothérapie sur une population de cancer du sein présentant un haut risque de rechute déterminé par une signature moléculaire de 70 gènes ou Mammaprint®

Méthodes
En 2009, notre clinique du sein a pris en charge 321 patientes pour un cancer du sein. Tous les dossiers ont été discutés par l’équipe multidisciplinaire lors d’une RCP. L’indication d’une chimiothérapie adjuvante se basait sur les facteurs histo-pronostics conventionnels.
Pour 125 tumeurs qui ont bénéficiés d’une chirurgie première, nous avons réalisé un test génomique Mammaprint® sur tissu frais. Le résultat de la signature génomique n’était pas connu de la RCP lors des discussions sur la stratégie adjuvante. Le classement faible ou haut risque a été communiqué lors des évaluations ultérieures.
Nous avons évalué la survie globale à 5 ans.

Résultats
Nous avons réalisé 125 Mammaprint® sur tissu frais qui ont classés 41 patientes dans le groupe à risque faible et 84 dans le groupe à haut risque de récidives dans les 10 ans.
Dans le groupe haut risque, 43 patientes n’ont pas reçu de chimiothérapie contre 41 patientes qui ont reçu un traitement adjuvant. Après 5 ans de suivi minimum, 29 sont vivantes, 9 décédées (cancer death) et 5 perdues de vue dans le groupe sans chimiothérapie, pour respectivement 36, 5 et 0 dans le groupe avec chimiothérapie.
Le test d’égalité des fonctions de survie cumulées (Kaplan Meier) ne montre pas de différence significative entre les 2 groupes haut risques ( Log-rank p=0.205).

Discussion
Dans une première évaluation présentée à la SFSPM en 2010 nous avions montré que dans notre cohorte de 125 patientes, il existait une discordance chez plus d’une patiente sur 3 (41%) si l’on se basait sur les critères cliniques et pathologiques conventionnels versus la signature moléculaire Mammaprint®, pour poser l’indication d’une chimiothérapie [1].
Ces résultats ont été confirmé dans une étude multicentrique similaire [2]
Pour les patientes avec un risque élevé de récidive métastatique (high risk Mammaprint®), la survie globale à 5 ans est équivalente avec ou sans chimiothérapie adjuvante !
Bien que la taille des populations étudiées et le design des études sont très différents, nos observations ne semblent pas démontrer clairement le bénéficie de la chimiothérapie, comme le confirme les premiers résultats de l’étude MINDACT [3], pour les patientes à faible risque clinique et haut risque génomique (c-Low/g-High , survie sans métastase 95.8% versus 95.0%, respectivement avec ou sans chimiothérapie (HR = 1.17, P = .657)).

Conclusion
Sous réserve de la petite taille de l’échantillon et d’un suivi de seulement 5 ans, notre étude prospective non randomisée ne montre pas de bénéfice de la chimiothérapie pour les patientes avec un cancer du sein à haut risque de récidive sur base d’un test génomique Mammaprint®.

Bibliographie
1. Ann Oncol (2010) 21 (suppl 8): viii78-viii95 Abstract 241P Impact of mammaprint on the routine treatment decision making process in an unselected early breast cancer patient population in Belgium Cusumano PG, Liebens F, Carly B, et al
2. Breast 2014 Aug;23(4):423-8. European inter-institutional impact study of Mammaprint. Cusumano PG, Generali D, Ciruelos E, et al
3. AACR Annual Meeting 2016, April 16-20. Mammaprint Genetic Test Can Reduce Use of Post-Surgery Chemotherapy Among Early-stage Breast Cancer Patients Piccart M
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