C25 - Lipofilling en reconstruction : revue systématique Quel est le risque carcinologique ? Quelle population cibler ?

C25 - Lipofilling in reconstruction : systematic review What is the oncological risk ? Which population to target ?

M. Simorre (1), B. Chaput (2), M. Voglimacci (1), M. Soulé-Thouly (1), I. Garrido (2), P. Leguevaque (1), C. Vaysse (1)



(1) Service de Chirurgie Gynécologique Oncologique, IUCT, 1 av Irène Joliot Curie, 31100, Toulouse, France

(2) Service de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, CHU Rangueil, 1 av Pr Jean Poulhès TSA 50032, 31059, Toulouse Cedex 9, France

Transfert de tissu adipeux, Risque carcinologique, Information

Lipofilling, Oncological risk, Information

Contexte : Sujet d’actualité mais également de controverse, le transfert de tissu adipeux autologue dans le parenchyme mammaire est au cœur des préoccupations dans la prise en charge des reconstructions et adaptations mammaires après cancer du sein. Cependant, cette technique fait toujours naître de nombreuses interrogations, notamment depuis de récents résultats d’étude in vitro qui mettent en garde sur le fait que le lipofilling favoriserait la récidive tumorale via une néoangiogénèse accrue ou la promotion de métastases (1).

Objectifs : Au travers de cette revue de la littérature, nous essayons d’analyser s’il existe dans l’état actuel des connaissances, des populations plus à risques de récidive après transfert de tissu adipeux.

Méthodes : Cette revue systématique est réalisée de Janvier 2010 à Juillet 2014, utilisant la base de données Pubmed avec pour mots clés : « lipomodelling » , « lipofilling », « lipotransfer », « fat transfer », « fat grafting », « adipose augmentation », « fat transplantation » et « breast ».

Résultats : Selon les critères PRISMA, 273 publications ont été éligibles portant sur des études rétrospectives. Les sept récentes cohortes de patientes semblent rassurantes concernant le risque carcinologique de récidives tumorales puisqu’il existe quasiment 1500 procédures de lipofilling rapportées sans retrouver de différence significative dans le groupe avec et sans transfert de tissu adipeux après un suivi moyen de 42 mois.

Discussion : Les résultats sont à interpréter avec prudence du fait de l’hétérogénéité de ces études. Cependant, il a été observé des récidives en fonction des caractéristiques de la tumeur initiale et du statut ganglionnaire ; chez les patientes ayant un carcinome in situ de grade élevé étendu (2) ou une atteinte multifocale invasive (3) ou une atteinte ganglionnaire métastatique initiale (4). Enfin, ces récidives sont plus fréquemment observées après un traitement chirurgical conservateur, notamment au niveau ou en périphérie du site d’injection (2).

Conclusion : Les chirurgiens qui prennent en charge les reconstructions secondaires ou les adaptations de séquelles de chirurgie conservatrice après cancer du sein doivent connaître cette technique et délivrer une information claire à leurs patientes sur le risque carcinologique dans l’état actuel des connaissances. L’étude GRATSEC, en cours dans notre Centre Hospitalier Universitaire devrait nous permettre d’y répondre.

Bibliographie
1. Bertolini F. (2013). Contribution of endothelial precursors of adipose tissue to breast cancer: progression-link with fat graft for reconstructive surgery. Ann Endocrinol (Paris). May;74(2):106-7.
2. Petit JY, Botteri E, Lohsiriwat V et al. (2012). Locoregional recurrence risk after lipofilling in breast cancer patients. Ann Oncol. Mar;23(3):582-8.
3. Ihrai T, Georgiou C, Machiavello JC et al. (2013). Autologous fat grafting and breast cancer recurrences: retrospective analysis of a series of 100 procedures in 64 patients. J Plast Surg Hand Surg. Sep;47(4):273-5.
4. Riggio E, Bordoni D, Nava MB. (2013). Oncologic surveillance of breast cancer patients after lipofilling. Aesthetic Plast Surg. Aug;37(4):728-35.