Résumé VWGCD
Organisation pratique de la 2sd lecture en France
Organization of the second reading in France
N. Catajar, (1) ACORDE (2)
(1) CDC93, 41 avenue de Verdun, 93146 Bondy Cedex, France
(2) Association des coordinateurs pour le dépistage des cancers, 25 rue du Jard, 51100, Reims, France
(1) CDC93, 41 avenue de Verdun, 93146 Bondy Cedex, France
(2) Association des coordinateurs pour le dépistage des cancers, 25 rue du Jard, 51100, Reims, France
Cancer du sein - Dépistage - Organisation - Seconde lecture
Breast cancer - Screening - Organization - Second reading
Le dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) français est proposé tous les 2 ans aux femmes de 50 à 74 ans avec mammographie et examen clinique des seins. Il prévoit une seconde lecture (L2) des clichés jugés normaux en première lecture (L1). Le DOCS est coordonné par une structure de gestion (SG) à compétence territoriale sur un ou plusieurs départements, selon le cahier des charges national (arrêté du 29/09/2006 relatif aux programmes de dépistage des cancers). Il existe 90 SG pour 99 départements.
L’objectif était d’établir un état descriptif de l’organisation de la L2. Ce travail n’avait pas vocation à être confronté avec la qualité des résultats de détection. Il peut cependant poser les bases pour des travaux ultérieurs. Une enquête a été menée par questionnaire, de juin à août 2015, auprès des médecins adhérents à ACORDE. L’année enquêtée était 2014. L’activité décrite est considérée comme représentative de l’activité des SG. 64 SG ont répondu, ce qui couvre 74 départements soit 74,7% du territoire français. La population éligible au DOCS dans cette enquête est de 8 013 220 et le nombre de femmes dépistées est de 2 063 286 soit un taux de participation de 51,5% (InVS 2014 : 52.1%). 96.6 % des mammographies DOCS de cette étude ont été vues en L2 à la SG soit 1 746 839 L2. 1,3% (extrême 0.3% -3%) ont été déclarées positives soit 22 950 patientes pour lesquelles une investigation complémentaire a été demandée (réf. cahier des charges : taux souhaitable de positives en L1 entre 7 et 10% maximum et un taux de positives de L2 inférieur à 2%).
Activité administrative de la SG pour la L2 : 5 étapes identifiées : Saisie des données dans la base métier, pose et dépose des clichés, édition et envoi des courriers L2, suivi des situations particulières et archivage des dossiers. Le temps consacré à chaque étape n’a pas pu être analysé dans cette enquête. La saisie des dossiers est faite par des secrétaires et 26 /64 SG utilisent un système d’aide de type lecture automatisée, gestion électronique ou usage de tablette tactile. Le délai moyen entre L1 et L2 est de 13 jours.
Circuit des clichés de mammographies : les clichés arrivent du centre d’imagerie médicale (CIM) à la SG de trois façons : 86% coursiers organisés par la SG, 11% la SG utilise exclusivement la poste et il existe des dépôts directs à la SG par les RL1. Le retour aux patientes après la L2 se fait dans 77% via la Poste. 33% des SG font un retour via CIM avec courrier d’info à la femme.
Lieu des lectures L2 : 86% des SG (55/64) ont un seul lieu de lecture, 1SG a 2 lieux de lecture mais elle couvre 2 départements et 5 SG ont deux sites de lecture avec répartition géographique éloignée. A noter qu’1 SG n’a pas de centre de lecture car elle mutualise avec une autre SG. 63/64 SG utilisent des négatoscopes à dérouleur, majoritairement de la marque Mammolux. Pour 5 d’entre elles ce dispositif cohabite avec des négatoscopes classiques. Le pré-affichage des clichés est systématique sur les négatoscopes à enrouleur (62/64). Les bilans antérieurs sont affichés dans 55/64 des SG. Fiche de lecture, compte rendu du RL1, ex complémentaires, comptes rendus des bilans antérieurs si disponibles sont toujours mis à disposition. Les radiologues seconds lecteurs (RL2) sont seuls en salles de lecture dans 2/3 des cas.
Les radiologues : Dans l’échantillon, on compte 3499 radiologues agrées (RL1), exerçant majoritairement une activité libérale, dont 19% sont des RL2 (extrêmes de 6% à 60%). En moyenne les RL2 lisent 2408 mammographies en L2 avec en moyenne de 87 dossiers par lecture et une durée d’un peu plus d’une minute par dossier. Le nombre de séances L2 organisé à la SG est de 7.4 en moyenne. Les plannings des RL2 sont faits en concertation avec la SG, seules 2SG laissent accès libre aux salles de lectures. Les radiologues sont fidèles à l’activité de RL2 : moins de 20% ont quitté leur poste depuis 2006. Les départs sont dans 60% liées à la retraite, dans 30% pour convenances personnelles et 10% à la demande de la SG. Le recrutement des RL2 est réalisé dans 47/64 des SG par appel à candidature parmi les RL1. Pour 11/64 SG il est fait parmi le réseau de connaissance des RL2. Les critères sont ceux du cahier des charges. 27/64 SG demandent une cooptation par les RL2 en place. 1 SG déclare mettre en place un test de lecture. Les RL2 ont systématiquement chaque année un retour de leur activité, 60/64 SG avec un document papier et des réunions sont organisées dans 39/64 (71%) des cas.
Organisation complémentaire à la L2 en cas de clichés jugés techniquement insuffisant (CTI) : 41/64 SG (64%) utilisent une organisation spécifique avant de rendre un dossier CTI au RL1. Parmi elles, 56% ont recours à un ou deux experts fixes dit RL3 et 44% mettent en place une organisation avec leur RL2 : soit un collège de RL2 soit une nouvelle L2.
Organisation complémentaire à la L2 en cas d’ACR 0 3 4 5 : 17/64 (27%) des SG utilisent une organisation spécifique. 10 ont recours à un ou deux RL3, 7 mettent en place une organisation avec leur RL2. 2 SG signalent utiliser le recours à cette « organisation complémentaire » uniquement lorsque le RL1 refuse la décision du RL2. 1 SG déclare traiter uniquement les ACR 0 et 3. Lorsqu’il existe une organisation complémentaire à la L2 pour les d’ACR 0 3 4 5, 97.3% des dossiers L1 sont vus en L2 (dans l’enquête au global 96.6%). Le % des dossiers positivés restent de 1.3% quelque soit le type d’organisation complémentaire.
Indicateurs économiques : Le coût du dépistage DOCS est de 39 034 442 € dans cette enquête soit par femme dépistée 18.9€ (extrêmes 12.5 à 24.4). Il se base sur des données de l’applicatif APACHE (outil budgétaire de la SG). Il est calculé hors amortissement des matériels, sans coût des fonctions supports et sans les frais liés à la cotation acte. La rémunération des RL2 représente 18,5% du total pour 4€ par mammographies. 36 structures complètent à hauteur moyenne de 4.12€ (extrêmes : 4 à 6.30).
L’objectif était d’établir un état descriptif de l’organisation de la L2. Ce travail n’avait pas vocation à être confronté avec la qualité des résultats de détection. Il peut cependant poser les bases pour des travaux ultérieurs. Une enquête a été menée par questionnaire, de juin à août 2015, auprès des médecins adhérents à ACORDE. L’année enquêtée était 2014. L’activité décrite est considérée comme représentative de l’activité des SG. 64 SG ont répondu, ce qui couvre 74 départements soit 74,7% du territoire français. La population éligible au DOCS dans cette enquête est de 8 013 220 et le nombre de femmes dépistées est de 2 063 286 soit un taux de participation de 51,5% (InVS 2014 : 52.1%). 96.6 % des mammographies DOCS de cette étude ont été vues en L2 à la SG soit 1 746 839 L2. 1,3% (extrême 0.3% -3%) ont été déclarées positives soit 22 950 patientes pour lesquelles une investigation complémentaire a été demandée (réf. cahier des charges : taux souhaitable de positives en L1 entre 7 et 10% maximum et un taux de positives de L2 inférieur à 2%).
Activité administrative de la SG pour la L2 : 5 étapes identifiées : Saisie des données dans la base métier, pose et dépose des clichés, édition et envoi des courriers L2, suivi des situations particulières et archivage des dossiers. Le temps consacré à chaque étape n’a pas pu être analysé dans cette enquête. La saisie des dossiers est faite par des secrétaires et 26 /64 SG utilisent un système d’aide de type lecture automatisée, gestion électronique ou usage de tablette tactile. Le délai moyen entre L1 et L2 est de 13 jours.
Circuit des clichés de mammographies : les clichés arrivent du centre d’imagerie médicale (CIM) à la SG de trois façons : 86% coursiers organisés par la SG, 11% la SG utilise exclusivement la poste et il existe des dépôts directs à la SG par les RL1. Le retour aux patientes après la L2 se fait dans 77% via la Poste. 33% des SG font un retour via CIM avec courrier d’info à la femme.
Lieu des lectures L2 : 86% des SG (55/64) ont un seul lieu de lecture, 1SG a 2 lieux de lecture mais elle couvre 2 départements et 5 SG ont deux sites de lecture avec répartition géographique éloignée. A noter qu’1 SG n’a pas de centre de lecture car elle mutualise avec une autre SG. 63/64 SG utilisent des négatoscopes à dérouleur, majoritairement de la marque Mammolux. Pour 5 d’entre elles ce dispositif cohabite avec des négatoscopes classiques. Le pré-affichage des clichés est systématique sur les négatoscopes à enrouleur (62/64). Les bilans antérieurs sont affichés dans 55/64 des SG. Fiche de lecture, compte rendu du RL1, ex complémentaires, comptes rendus des bilans antérieurs si disponibles sont toujours mis à disposition. Les radiologues seconds lecteurs (RL2) sont seuls en salles de lecture dans 2/3 des cas.
Les radiologues : Dans l’échantillon, on compte 3499 radiologues agrées (RL1), exerçant majoritairement une activité libérale, dont 19% sont des RL2 (extrêmes de 6% à 60%). En moyenne les RL2 lisent 2408 mammographies en L2 avec en moyenne de 87 dossiers par lecture et une durée d’un peu plus d’une minute par dossier. Le nombre de séances L2 organisé à la SG est de 7.4 en moyenne. Les plannings des RL2 sont faits en concertation avec la SG, seules 2SG laissent accès libre aux salles de lectures. Les radiologues sont fidèles à l’activité de RL2 : moins de 20% ont quitté leur poste depuis 2006. Les départs sont dans 60% liées à la retraite, dans 30% pour convenances personnelles et 10% à la demande de la SG. Le recrutement des RL2 est réalisé dans 47/64 des SG par appel à candidature parmi les RL1. Pour 11/64 SG il est fait parmi le réseau de connaissance des RL2. Les critères sont ceux du cahier des charges. 27/64 SG demandent une cooptation par les RL2 en place. 1 SG déclare mettre en place un test de lecture. Les RL2 ont systématiquement chaque année un retour de leur activité, 60/64 SG avec un document papier et des réunions sont organisées dans 39/64 (71%) des cas.
Organisation complémentaire à la L2 en cas de clichés jugés techniquement insuffisant (CTI) : 41/64 SG (64%) utilisent une organisation spécifique avant de rendre un dossier CTI au RL1. Parmi elles, 56% ont recours à un ou deux experts fixes dit RL3 et 44% mettent en place une organisation avec leur RL2 : soit un collège de RL2 soit une nouvelle L2.
Organisation complémentaire à la L2 en cas d’ACR 0 3 4 5 : 17/64 (27%) des SG utilisent une organisation spécifique. 10 ont recours à un ou deux RL3, 7 mettent en place une organisation avec leur RL2. 2 SG signalent utiliser le recours à cette « organisation complémentaire » uniquement lorsque le RL1 refuse la décision du RL2. 1 SG déclare traiter uniquement les ACR 0 et 3. Lorsqu’il existe une organisation complémentaire à la L2 pour les d’ACR 0 3 4 5, 97.3% des dossiers L1 sont vus en L2 (dans l’enquête au global 96.6%). Le % des dossiers positivés restent de 1.3% quelque soit le type d’organisation complémentaire.
Indicateurs économiques : Le coût du dépistage DOCS est de 39 034 442 € dans cette enquête soit par femme dépistée 18.9€ (extrêmes 12.5 à 24.4). Il se base sur des données de l’applicatif APACHE (outil budgétaire de la SG). Il est calculé hors amortissement des matériels, sans coût des fonctions supports et sans les frais liés à la cotation acte. La rémunération des RL2 représente 18,5% du total pour 4€ par mammographies. 36 structures complètent à hauteur moyenne de 4.12€ (extrêmes : 4 à 6.30).
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L’organisation de la 2sd lecture en France au sein des structures de gestion montre quelques disparités dans les choix opérationnels mais répond à la qualité exigée par le cahier des charges.
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