Résumé WKI73
Evolution temporelle et variations géographiques des carcinomes canalaires in situ dans le programme national de dépistage organisé du cancer du sein
time trend and geographic variations in detection of ductal carcinoma in situ in the french organised breast cancer screening program
Daoui C (1), Chatignoux E (1), Quintin C (1), Rogel A (1)
(1) DMNTT, Santé publique France, 12 rue du Val d'Osne, 94410 Saint Maurice
(1) DMNTT, Santé publique France, 12 rue du Val d'Osne, 94410 Saint Maurice
Carcinomes canalaires in situ, programme de dépistage, analyse statistique
Ductal carcinoma in situ, screening programe, statistical analysis
Introduction
De nombreuses études ont montré que l'incidence du carcinome canalaire in situ (CCIS) a augmenté au cours des dernières années. L'incidence des CCIS varie fortement selon le pays ou la région dans le monde. Les CCIS de haut grade sont susceptibles d’évoluer vers un cancer invasif pour lequel le traitement sera plus sévère, le risque de rechute sera plus grand et le taux de survie réduit. De nombreux pays ont mis en place un programme de dépistage organisé pour la détection des cancers du sein, incluant la détection des CCIS. En France, le programme a été généralisé à l’ensemble du territoire en 2004 et depuis 10 ans, le résultat de chaque femme dépistée est enregistré dans une base de données nationale. L’objectif de notre étude est de décrire les variations de la détection des CCIS dans le programme de dépistage du cancer du sein français. Ces variations sont décrites et analysées au cours du temps, d’un département à l’autre et suivant des caractéristiques individuelles et contextuelles. La répartition par grade est aussi présentée, ainsi que la nature des traitements enregistrés dans la base de données.
Matériel et Méthode
Ces données concernent des femmes âgées entre 50 et 74 ans. Les données ont été obtenues à partir de la base de données nationale du programme de dépistage du sein français de 2004 à 2012. Environ 19 millions d’enregistrements individuels et environ 140 000 cancers détectés au cours de la période 2004 à 2012 ont été analysés. Pour analyser les variations de proportion de CCIS parmi l’ensemble des cancers, des modèles de régression logistique ont été utilisés pour estimer les rapports de cotes (OR) et les intervalles de confiance à 95% (IC). Pour analyser les variations de taux de CCIS parmi l’ensemble des femmes dépistées, des modèles de régression de Poisson ont été utilisés pour estimer les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance à 95% (IC). Les résultats par département ont été traités par un modèle à effet aléatoire. Des ajustements sont effectués sur l’âge, le rang du dépistage, la densité mammaire, le type de mammographie et la prise de traitement hormonal substitutif. A titre de comparaison, les résultats concernant le taux de cancer invasifs sont également présentés.
Résultats
Nos résultats montrent que le taux de détection de CCIS est de 1,1 pour 1000 femmes dépistées en France en 2011-2012, ce qui représente 14,2% de l’ensemble des cancers détectés par le programme. Ces taux de détection augmentent en moyenne depuis la mise en place du programme en 2004, mais la proportion parmi l’ensemble des cancers baisse légèrement, en particulier sur la période la plus récente. Ces résultats montrent des variations géographiques modérées sur l’ensemble du territoire français. Les taux de détection augmentent avec l’âge mais baissent avec le rang de participation au programme de dépistage. La proportion de CCIS parmi l’ensemble des cancers détectés baisse avec l’âge mais augmente avec le rang. Elle est plus élevée lorsqu’une mammographie numérique de type DR est utilisée, lorsque le CCIS est détecté par un 2ème lecteur, lorsque la densité mammaire est de type II ou III et lorsque la femme déclare prendre un THS au moment du dépistage. En 2011-2012, parmi les CCIS de grade connu, près de la moitié sont de grade 3. Quatre-vingt-dix pour cent de l’ensemble des CCIS ont eu un traitement par chirurgie, et 16 % par radiothérapie.
Conclusion
En conclusion, notre étude a permis de décrire les CCIS détectés dans le programme de dépistage organisé du cancer du sein. Ses résultats participent à la connaissance des caractéristiques influençant leur détection. L'impact de la densité mammaire et de la prise de THS au moment du dépistage devra ainsi être confirmée à partir d 'une évaluation plus précise.
De nombreuses études ont montré que l'incidence du carcinome canalaire in situ (CCIS) a augmenté au cours des dernières années. L'incidence des CCIS varie fortement selon le pays ou la région dans le monde. Les CCIS de haut grade sont susceptibles d’évoluer vers un cancer invasif pour lequel le traitement sera plus sévère, le risque de rechute sera plus grand et le taux de survie réduit. De nombreux pays ont mis en place un programme de dépistage organisé pour la détection des cancers du sein, incluant la détection des CCIS. En France, le programme a été généralisé à l’ensemble du territoire en 2004 et depuis 10 ans, le résultat de chaque femme dépistée est enregistré dans une base de données nationale. L’objectif de notre étude est de décrire les variations de la détection des CCIS dans le programme de dépistage du cancer du sein français. Ces variations sont décrites et analysées au cours du temps, d’un département à l’autre et suivant des caractéristiques individuelles et contextuelles. La répartition par grade est aussi présentée, ainsi que la nature des traitements enregistrés dans la base de données.
Matériel et Méthode
Ces données concernent des femmes âgées entre 50 et 74 ans. Les données ont été obtenues à partir de la base de données nationale du programme de dépistage du sein français de 2004 à 2012. Environ 19 millions d’enregistrements individuels et environ 140 000 cancers détectés au cours de la période 2004 à 2012 ont été analysés. Pour analyser les variations de proportion de CCIS parmi l’ensemble des cancers, des modèles de régression logistique ont été utilisés pour estimer les rapports de cotes (OR) et les intervalles de confiance à 95% (IC). Pour analyser les variations de taux de CCIS parmi l’ensemble des femmes dépistées, des modèles de régression de Poisson ont été utilisés pour estimer les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance à 95% (IC). Les résultats par département ont été traités par un modèle à effet aléatoire. Des ajustements sont effectués sur l’âge, le rang du dépistage, la densité mammaire, le type de mammographie et la prise de traitement hormonal substitutif. A titre de comparaison, les résultats concernant le taux de cancer invasifs sont également présentés.
Résultats
Nos résultats montrent que le taux de détection de CCIS est de 1,1 pour 1000 femmes dépistées en France en 2011-2012, ce qui représente 14,2% de l’ensemble des cancers détectés par le programme. Ces taux de détection augmentent en moyenne depuis la mise en place du programme en 2004, mais la proportion parmi l’ensemble des cancers baisse légèrement, en particulier sur la période la plus récente. Ces résultats montrent des variations géographiques modérées sur l’ensemble du territoire français. Les taux de détection augmentent avec l’âge mais baissent avec le rang de participation au programme de dépistage. La proportion de CCIS parmi l’ensemble des cancers détectés baisse avec l’âge mais augmente avec le rang. Elle est plus élevée lorsqu’une mammographie numérique de type DR est utilisée, lorsque le CCIS est détecté par un 2ème lecteur, lorsque la densité mammaire est de type II ou III et lorsque la femme déclare prendre un THS au moment du dépistage. En 2011-2012, parmi les CCIS de grade connu, près de la moitié sont de grade 3. Quatre-vingt-dix pour cent de l’ensemble des CCIS ont eu un traitement par chirurgie, et 16 % par radiothérapie.
Conclusion
En conclusion, notre étude a permis de décrire les CCIS détectés dans le programme de dépistage organisé du cancer du sein. Ses résultats participent à la connaissance des caractéristiques influençant leur détection. L'impact de la densité mammaire et de la prise de THS au moment du dépistage devra ainsi être confirmée à partir d 'une évaluation plus précise.
Messages clefs/take home message
Le taux de détection de CCIS est de 1,1 pour 1000 femmes dépistées en France en 2011-12, soit 14,2% de l’ensemble des cancers.
La proportion des CCIS parmi l’ensemble des cancers baisse légèrement
Les variations géographiques sont modérées
La moitié des CCIS sont de grade 3 (parmi les grades connus)
Take home message en anglais
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