Résumé WNBVJ
Déterminants de maintien au travail chez les patientes atteintes d’un cancer du sein : résultats d’une étude prospective (OPTISOINS01)
Determinants of work maintenance in breast cancer patients: results from OPTISOINS01 prospective study.
Alexandra Arfi (1), Sandrine Baffert (2), Cyrille Huchon (3,4), Fabien Reyal (1,5), Bernard Asselain (6), Souhir Neffati (7), Roman Rouzier (1,8), Delphine Héquet (1,8)
1: Département d’oncologie chirurgicale, Institut Curie-Centre René Huguenin, 35 Rue Dailly, 92210 Saint-Cloud, France
2: Département d’économie de la santé, CEMKA, 43 boulevard du Marechal Joffre, 92340 Bourg-La-Reine, France
3: Département de gynécologie Obstétrique, Hôpital de Poissy-St Germain, 10 Rue du Champ Gaillard, 78300 Poissy, France
4: Equipe d’Accueil 7285, Risque et sécurité en santé des femmes, Université Versailles-Saint-Quentin, 2 av de la source de la Bièvre, 78180 Montigny-le-Bretonneux, France
5: Residual Tumor and Response to Treatment Lab, Translational Research Department, Institut Curie, 75005, Paris, France
6 : Département de biostatistiques, Institut Curie-Centre René Huguenin, 35 Rue Dailly, 92210 Saint-Cloud, France
7 : Unité de gestion des essais cliniques, pole promotion, Institut Curie-Centre René Huguenin, 35 Rue Dailly, 92210 Saint-Cloud, France
7: Institut Curie-Centre René Huguenin, Inserm U900 – Bioinformatics, biostatistics, epidemiology and computational systems. Biology of cancer, 35, rue Dailly, 92210 Saint-Cloud, France
cancer du sein, retour au travail, maintien au travail
breast cancer, return to work, work maintenance
Psychologie Soins de support
Contexte :
Le retour au travail (RT) après un cancer du sein (CS) est un nouvel aspect de la recherche en santé publique. Les facteurs qui maintiennent les employés dans leur milieu de travail lors d’un traitement pour le CS ne sont pas encore bien identifiés. Leur identification pourrait aider les professionnels à mieux cibler les patientes à risque de difficultés lors du RT. Objectif : décrire les activités professionnelles des patientes au cours du CS et de déterminer les facteurs associés au maintien au travail.

Méthodes :
Il s’agit d’une étude observationnelle, prospective, multicentrique menée chez des femmes avec un CS confirmé histologiquement, non traitées précédemment. Un journal de bord a été donné à toutes les patientes qui travaillaient afin de recueillir des données sociodémographiques et professionnelles pendant 1 an. Un livret d’information sur le retour au travail co-écrit avec la fondation de l’ARC et l’Assurance Maladie pouvait être remis aux patientes actives au moment du diagnostic.

Résultats :
297 patientes ont été incluses. Parmi elles, 87,9% avaient un cancer du sein invasif, 74,1% ont bénéficié d’une chirurgie conservatrice et 11,8% d’un curage axillaire. Après la chirurgie, 90,9% des patientes ont eu une radiothérapie et 48,1% une chimiothérapie adjuvante. Les données professionnelles après CS étaient disponibles pour 178 patientes (60%). Les arrêts de travail ont été prescrits à 165 patientes (92,7%) avec une durée médiane de 155 jours. En analyse univariée, un diagnostic hors dépistage (p<0,005), une forme invasive de CS (p = 0,025), une atteinte ganglionnaire (p = 0,005), une chirurgie radicale (p = 0,025), un curage axillaire (p = 0,004), une chimiothérapie (p <0,005), un revenu personnel <1900 € / mois (p = 0,03) et ne pas avoir reçu le livret d'information sur le RT (p = 0,047) étaient associés à une plus longue durée d’arrêt de travail. En analyse multivariée, la chimiothérapie était associée à une durée d’arrêt de travail plus longue (OR: 3,5; [IC 95%: 1,6-7,9]; p = 0,002).

Discussion :
Le CS à un stade avancé et le traitement par chimiothérapie sont des facteurs majeurs qui influent le maintien au travail. Le dépistage permettant un diagnostic plus précoce et l’usage d’outils d’aides à la décision tels que les tests génomiques permettant de mieux cibler les patientes pouvant bénéficier d’une chimiothérapie apparaissent des méthodes efficaces afin de favoriser le maintien au travail des patientes actives.

Conclusion :
Les patientes actives font face à de nombreuses difficultés lors d’une prise en charge pour cancer du sein. Les initiatives d’accompagnement actif et personnalisé sont à développer et à évaluer.
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