Résumé ZD3Y2
Epidémiologie des prédispositions liées aux mutations des gènes BRCA1/2 : quelques chiffres clés à connaître
Epidemiology of cancer predisposition associated with BRCA1/2 mutations: some key figures you need to know
C Noguès (1), P Berthet (2), V Bonadona (3), P Pujol (4)
(1) Institut Paoli-Calmettes, Marseille, France
(2) Centre François Baclesse, Caen, France
(3) Centre Léon Bérard, Lyon, France
(4) CHRU de Montpellier - Hôpital Arnaud de Villeneuve, Montpellier, France
(1) Institut Paoli-Calmettes, Marseille, France
(2) Centre François Baclesse, Caen, France
(3) Centre Léon Bérard, Lyon, France
(4) CHRU de Montpellier - Hôpital Arnaud de Villeneuve, Montpellier, France
BRCA1 BRCA2
cancer du sein
cancer des annexes
pénétrances
Epidémiologie
cancer du sein
cancer des annexes
pénétrances
Epidémiologie
BRCA1 BRCA2
breast cancer
Ovarian cancer
penetrances
Epidemiology
breast cancer
Ovarian cancer
penetrances
Epidemiology
Préalablement à l’élaboration de nouvelles recommandations de prise en charge des femmes porteuses de mutations BRCA1/2 (1), une synthèse des données épidémiologiques publiées sur les pénétrances, le phénotype tumoral et le pronostic associés à ces mutations, s’est avérée nécessaire.
On estime à environ 2 femmes sur 1 000 porteuses d’une mutation constitutionnelle des gènes de prédisposition BRCA1 et BRCA2 qui majore leur risque de cancer du sein (CS) et de cancer des annexes (CA), surtout à un âge précoce. Les risques sont plus élevés et plus précoces pour le gène BRCA1 que pour BRCA2.
Chez les femmes indemnes de CS, le risque cumulé à 70 ans de CS est estimé de 51 % à 75 % en cas de mutation BRCA1, avec un âge médian au diagnostic de 40 ans et de 33 % à 55 % en cas de mutation BRCA2, avec un âge médian au diagnostic de 43 ans.
Après un premier CS, le risque à 10 ans de cancer controlatéral est estimé de 20 % à 40 % en cas de mutation BRCA1/2, soit 4 fois plus élevé que le risque d’un cas sporadique. Ce sur-risque est plus élevé et plus précoce pour BRCA1 que pour BRCA2 ; il est également plus élevé lorsque le premier CS s’est développé avant l’âge de 40 ans, ou avant 50 ans si au moins 2 apparentées au 1er degré ont également développé un CS. Après un traitement conservateur pour un premier CS, le risque de cancer homolatéral (récidive ou nouveau CS) pour les cas associés à une mutation BRCA1/2 est similaire au risque des cas sporadiques dans les 5 premières années de suivi, mais il est plus élevé au-delà de 5 ans en cas de mutation BRCA1/2.
Les données concernant les caractéristiques histologiques des CS chez les femmes porteuses de mutations BRCA1/2 sont encore limitées et concernent surtout le gène BRCA1. Les CS associés à une mutation de BRCA1 sont de haut grade, avec une activité mitotique élevée et « triple négatifs » ; ils sont plutôt de stade I. Les mutations de BRCA1 s’accompagnent plus souvent d’un phénotype de grade 3 et « triple négatif » que les mutations de BRCA2. Pour les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou 2, il existe une incidence accrue de cancers in situ à un âge plus jeune que la population générale.
Les risques de récidive et de décès liés au CS chez les femmes porteuses de mutations BRCA1/2 ne sont pas différents de ceux des femmes de la population générale, y compris après ajustement sur les facteurs pronostiques connus.
Le risque cumulé à 70 ans de CA est estimé de 22 % à 59 % en cas de mutation BRCA1, avec un âge moyen au diagnostic de 52 ans et, de 4 % à 18 % en cas de mutation BRCA2, avec un âge moyen au diagnostic de 60 ans.
Les CA ont des caractéristiques histologiques similaires pour les gènes BRCA1 et BRCA2, avec une prédominance de tumeurs épithéliales invasives de type séreux et de tumeurs de grade 3 en comparaison des cas sporadiques.
A caractéristiques histopronostiques égales, le pronostic des CA chez les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 et de BRCA2 est meilleur que celui des CA sporadiques, en terme de survie globale ; il est également meilleur en terme de survie sans progression, pour les femmes porteuses d’une mutation de BRCA2.
Depuis la publication de ces nouvelles recommandations (1), les résultats majeurs d’une large étude de cohorte prospective internationale, que nous présenterons également, sont disponibles (2). Ils montrent que l’histoire familiale et la position de la mutation dans le gène sont des facteurs modificateurs clés du risque de cancer.
Bibliographie
1. © Femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2 /Détection précoce du cancer du sein et des annexes et stratégies de réduction du risque, Collection recommandations et référentiels, INCa, avril 2017.
2. Kuchenbaecker KB, Hopper JL, Barnes DR, et al (2017) Risks of breast, ovarian, and controlateral breast cancer for BRCA1 and BRCA2 mutation carriers. JAMA 317(23): 2042-2416.
On estime à environ 2 femmes sur 1 000 porteuses d’une mutation constitutionnelle des gènes de prédisposition BRCA1 et BRCA2 qui majore leur risque de cancer du sein (CS) et de cancer des annexes (CA), surtout à un âge précoce. Les risques sont plus élevés et plus précoces pour le gène BRCA1 que pour BRCA2.
Chez les femmes indemnes de CS, le risque cumulé à 70 ans de CS est estimé de 51 % à 75 % en cas de mutation BRCA1, avec un âge médian au diagnostic de 40 ans et de 33 % à 55 % en cas de mutation BRCA2, avec un âge médian au diagnostic de 43 ans.
Après un premier CS, le risque à 10 ans de cancer controlatéral est estimé de 20 % à 40 % en cas de mutation BRCA1/2, soit 4 fois plus élevé que le risque d’un cas sporadique. Ce sur-risque est plus élevé et plus précoce pour BRCA1 que pour BRCA2 ; il est également plus élevé lorsque le premier CS s’est développé avant l’âge de 40 ans, ou avant 50 ans si au moins 2 apparentées au 1er degré ont également développé un CS. Après un traitement conservateur pour un premier CS, le risque de cancer homolatéral (récidive ou nouveau CS) pour les cas associés à une mutation BRCA1/2 est similaire au risque des cas sporadiques dans les 5 premières années de suivi, mais il est plus élevé au-delà de 5 ans en cas de mutation BRCA1/2.
Les données concernant les caractéristiques histologiques des CS chez les femmes porteuses de mutations BRCA1/2 sont encore limitées et concernent surtout le gène BRCA1. Les CS associés à une mutation de BRCA1 sont de haut grade, avec une activité mitotique élevée et « triple négatifs » ; ils sont plutôt de stade I. Les mutations de BRCA1 s’accompagnent plus souvent d’un phénotype de grade 3 et « triple négatif » que les mutations de BRCA2. Pour les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou 2, il existe une incidence accrue de cancers in situ à un âge plus jeune que la population générale.
Les risques de récidive et de décès liés au CS chez les femmes porteuses de mutations BRCA1/2 ne sont pas différents de ceux des femmes de la population générale, y compris après ajustement sur les facteurs pronostiques connus.
Le risque cumulé à 70 ans de CA est estimé de 22 % à 59 % en cas de mutation BRCA1, avec un âge moyen au diagnostic de 52 ans et, de 4 % à 18 % en cas de mutation BRCA2, avec un âge moyen au diagnostic de 60 ans.
Les CA ont des caractéristiques histologiques similaires pour les gènes BRCA1 et BRCA2, avec une prédominance de tumeurs épithéliales invasives de type séreux et de tumeurs de grade 3 en comparaison des cas sporadiques.
A caractéristiques histopronostiques égales, le pronostic des CA chez les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 et de BRCA2 est meilleur que celui des CA sporadiques, en terme de survie globale ; il est également meilleur en terme de survie sans progression, pour les femmes porteuses d’une mutation de BRCA2.
Depuis la publication de ces nouvelles recommandations (1), les résultats majeurs d’une large étude de cohorte prospective internationale, que nous présenterons également, sont disponibles (2). Ils montrent que l’histoire familiale et la position de la mutation dans le gène sont des facteurs modificateurs clés du risque de cancer.
Bibliographie
1. © Femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2 /Détection précoce du cancer du sein et des annexes et stratégies de réduction du risque, Collection recommandations et référentiels, INCa, avril 2017.
2. Kuchenbaecker KB, Hopper JL, Barnes DR, et al (2017) Risks of breast, ovarian, and controlateral breast cancer for BRCA1 and BRCA2 mutation carriers. JAMA 317(23): 2042-2416.
Messages clefs/take home message
Le risque cumulé à 70 ans de cancer du sein, pour une femme porteuse d’une mutation constitutionnelle de BRCA1/2 (environ 2 femmes sur 1000), est estimé de 51 à 75 % pour BRCA1 et de 33 à 55 % pour BRCA2 ; le risque de cancer des annexes, de 22 à 59 % pour BRCA1 et de 4 à 18 % pour BRCA2.
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